Pourquoi le prix des matières premières augmente

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Chère lectrice, cher lecteur,

« En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées » est un slogan pour la campagne de sensibilisation au changement d’heure conduite par l’équipe de Valéry Giscard d’Estaing en 1976.

Pour rappel, en 1976 l’Europe subit de plein fouet les conséquences du choc pétrolier de 73, et traverse la même situation économique que celle que nous vivons actuellement – et dont je vous ai parlé mercredi, – la stagflation.

Pour limiter l’impact du choc pétrolier, tous les moyens sont bons, y compris instaurer un changement d’heure à la fin du mois de mars pour réduire la consommation énergétique des Français

D’où le fameux slogan, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées – parfois bien farfelues.

Aujourd’hui, j’aimerais vous expliquer pourquoi il est largement préférable, vu le contexte actuel, d’avoir un peu de pétrole en réserve plutôt que des idées douteuses.

Nous allons voir d’où vient cette hausse généralisée des matières premières, et je vous reparlerai de l’avancement de mon Plan Forteresse.

L’offre a du mal à suivre

Le premier point, c’est l’irrégularité de la demande qui créé des tensions côté offre.

Quand la demande en matières premières diminue, on baisse les niveaux de production et on écoule les stocks, car les prix diminuent… et la production de matières premières, qu’il s’agisse d’extraire du pétrole ou de miner du cuivre, est en général très coûteuse.

Il faut donc que les prix dépassent un certain seuil pour que les producteurs de matière première soient incités à travailler, sinon ils perdent de l’argent.

Or, quand la demande repart, elle repart soudainement – alors qu’il faut du temps pour relancer la production de matières premières : une mine ne se relance pas en appuyant sur un bouton.

Cette inertie crée un décalage temporel entre reprise de la demande et reprise de l’offre, et ce décalage provoque une tension sur le marché qui tire les prix vers le haut.

En clair : la demande plus importante que l’offre fait grimper les prix.

« Flight to quality » : le pétrole avant les idées

« Flight to quality » ou « Fuite vers la qualité » est un terme boursier qui désigne un mouvement de capitaux allant des valeurs mobilières (actions) vers des placements plus sûrs et liquides, en général les obligations d’État.

Or, on assiste aussi à des variantes du flight to quality, où l’on rapatrie son argent depuis des valeurs spéculatives de croissance vers d’autres actions plus sûres

Il s’agit avant tout de faire revenir son argent en terrain connu, parce que les paris sur l’avenir sont interrompus du fait de son caractère soudain plus opaque. En résumé : puisqu’on ne sait pas de quoi demain sera fait, parions sur ce qui tourne aujourd’hui.

Ici, on comprend pourquoi les valeurs technologiques ont autant souffert.

La plupart des entreprises à la pointe de la Tech ne sont pas encore rentables. Elles ont des idées, des brevets, des molécules, des logiciels… mais surtout, une clientèle encore restreinte, de forts besoins en capitaux et une dette gigantesque.

On investit tôt sur ces sociétés car leur potentiel est très fort, mais les périodes de crise comme celle que nous vivons leur font beaucoup de mal.

Comme on l’a vu, le futur incertain fait bouger les capitaux vers des entreprises qui ont déjà des actifs qui valent cher : infrastructures, immobilier, ressources… En clair, la crise induit une certaine myopie chez les investisseurs.

À titre personnel, je suis perdant sur les 2/3 de mes actions technologiques, mais pour autant je ne les vends pas : ce n’est pas parce que tout le monde devient myope qu’il faut le devenir soi-même.

Bien sûr, il faudra plus de temps pour rentabiliser ces investissements – mais en entrant à bas prix sur des entreprises qui ont le potentiel de changer le monde, on prend finalement peu de risques.

Et comme je vous le disais la fois dernière, les actions défensives de mon portefeuille ont pris le relais et tractent toute ma performance au-delà de ce que j’avais imaginé… de quoi m’aider à patienter !

Quand c’est rare, c’est cher

Un troisième point plus structurel que conjoncturel : les matières premières sont, dans leur vaste majorité, des ressources en quantité finie.

Vous connaissez le refrain : pas de ressources infinies dans un monde fini.

Or, on constate la finitude d’un certain nombre de ressources naturelles qui sont de plus en plus difficiles à exploiter, par exemple le cuivre. Pour en extraire des gigantesques mines, il faut creuser toujours plus loin, ce qui augmente le coût des opérations – sans parler d’une réduction de la quantité de cuivre en circulation.

À mesure que nous approchons de la « fin des stocks », les alternatives peinent à apparaître… et l’on revient à une tension offre/demande classique, mais pour d’autres raisons que celles que nous avons vues plus haut : les stocks arrivent au bout, et la démographie continue d’augmenter…

Aussi, onc la hausse mécanique du prix des matières premières que nous connaissons en ce moment dépend de facteurs plus durables et solides que le covid ou la guerre.

De plus en plus, le prix des matières premières devra rester haut pour inciter les mineurs à travailler, puisqu’il faut creuser plus loin et que ça coûte plus cher : de ce point de vue, la hausse des matières premières semble être au moins en parti un aller sans retour.

La crise ne fait pas monter les matières premières… c’est la hausse des matières premières qui provoque la crise !

Depuis le début de ce message, je présente les faits dans un sens unique crise => hausse des matières premières.

Mais parfois, c’est l’inverse : les matières premières montent, et cela provoque une crise économique.

Par exemple, quand les récoltes sont mauvaises, le prix des céréales augmente, ce qui déclenche une série de réactions en chaîne qui peuvent conduire à des difficultés pour toute l’économie.

Dans le cas du blé, qui a connu une forte hausse, il ne faut pas chercher loin : l’Ukraine est un gros producteur de blé… et je ne vous surprendrai pas en disant que cette année, les récoltes ne seront sûrement pas géniales.

Pour le maïs, c’est la sécheresse au Brésil qui a dopé les cours… les coups de gel en Europe ont impacté les prix d’autres céréales… vous voyez la logique.

Avec le dérèglement climatique, nous entrons dans une zone d’incertitudes concernant les productions agricoles, mais pas que : les variations des niveaux de précipitations font craindre des inondations dans de nombreuses mines, ce qui serait catastrophique.

Et tout ça, bien sûr, sans parler des tensions logistiques, comme le blocage du canal de Suez par un porte-conteneurs en mars 2021.

Qu’il s’agisse de problèmes dans l’extraction, la collecte ou le transport, les matières premières peuvent grimper pour des raisons extérieures à la situation économique globale, leur hausse provoquant une dégradation de l’économie, et cette dégradation renforçant leur hausse… un vrai cercle vicieux.

N’oubliez pas le rôle de l’argent

Je pourrais évoquer d’autres pistes qui expliquent la hausse des matières premières : apparition de nouveaux secteurs d’activités gourmands en ressources naturelles (transition écologique en tête), fin du boom déflationniste (j’en parle depuis octobre)… Mais nous avons vu l’essentiel, si nous n’omettons pas la mère de toutes les causes : l’inflation.

Gardez toujours en tête que le rôle de la monnaie est de transférer de la valeur dans le temps sans l’altérer.

Or avec l’inflation, nos monnaies faillissent à remplir ce rôle.

À l’inverse, le pétrole, l’or ou les métaux en peuvent pas être imprimés en quantités infinies, et deviennent des véhicules idéaux pour un transfert de valeur sur le long terme…

Des nouvelles du Plan Forteresse

Dans mon dernier message, je vous ai parlé d’un projet urgent sur lequel toute mon équipe travaille : une stratégie d’investissement défensif pour protéger votre argent et prospérer pendant la crise.

Le Plan Forteresse.

Voici le message que j’ai envoyé hier matin à ma graphiste :

On en reparle donc très bientôt…

Amicalement,

Marc Schneider

La Lettre Argo Éditions

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garcia
garcia
2 années il y a

bonsoir à vos services, merci pour l’envoie de la newsletter de ce jour en ligne intitulée « on n’a pas d’idées mais on a du pétrole » assez intéressante. bon week-end à toute votre équipe.
cordialement
pierre Garcia

Fingerhut
Fingerhut
2 années il y a

Bonjour
je me suis abonne à forteresse.
vous nous présentez des actions sur les métaux.
je ne sais pas si elles sont ou non intéressantes mais apparemment elles ne sont pas liquides.
ex: achat 4 vente 1
merci de m apporter une réponse
Avner Fingerhut