La monnaie la plus sûre d’Europe

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Temps de lecture estimé : 4 minutes

Chère lectrice, cher lecteur,

Regardez ça :

L’Euro se fait allumer.

Face au Dollar, il est à son plus bas niveau depuis 20 ans.

Et c’est un vrai problème, car la faiblesse de l’Euro accélère l’inflation.

Je vous explique : notre inflation est en grande partie importée.

Ce sont les prix des matières premières, notamment de l’énergie, qui font grimper les prix de tout le reste.

Sauf que les matières premières sont libellées en dollars

Donc, s’il faut plus d’euros pour acheter des matières premières parce qu’un euro s’échange contre moins de dollars qu’avant

Le prix des matières premières augmente et contribue à l’inflation.

Vous me suivez ?

C’est mécanique.

La dépréciation de l’Euro renchérit les importations, mais rend les exportations européennes plus compétitives vers les zones monétaires qui s’apprécient contre lui.

Ces effets se compensent-ils ? Vaste question.

Cela dépend (entre autres) de notre balance commerciale… et celle de la zone Euro est déficitaire, nous importons plus que nous exportons. Surtout que nous sommes de gros importateurs de matières premières.

Par conséquent, l’effet négatif de la baisse de l’euro (flambée de l’inflation) l’emporte sur l’effet positif (meilleure compétitivité).

D’autant que les économies de la zone Euro sont très diverses – trop pour garder une monnaie commune, diront certains – et qu’un certain nombre d’entre elles ne sont pas dans une stratégie de compétitivité-prix.

En clair : « à quelque chose malheur est bon »… mais pas là.

OK, mais que fait-on ?

Si vous avez lu mon article sur la psychologie inflationniste, vous savez que nous ne sommes pas sortis d’affaire, car plus d’inflation = plus d’inflation, souvent jusqu’à ce que des mesures radicales soient prises.

Il n’y a qu’à voir ce qu’a fait Paul Volcker, le patron de la FED dans les années 80 : à l’époque, les États-Unis souffraient d’une stagflation ultraviolente… et il avait monté les taux d’intérêt jusqu’à 20% pour juguler la spirale inflationniste.

Pour rappel, aujourd’hui la FED les a fixés entre 3% et 3,25%.

En Zone Euro, nous sommes à 0,75%.

Autant vous dire qu’il reste de la marge… C’est pour cette raison que je vous ai dit, dans mon dernier message que les taux allaient continuer à monter.

Or, les taux qui montent, ça ne va pas nous aider à faire repartir l’économie !

Car pour rappel, l’Europe est déjà en récession, souffre d’un manque de compétitivité (entre autres), et l’Euro baisse aussi car on craint une cascade de faillites, surtout en Europe du Sud : Italie, Grèce, Espagne… France… oui, nous sommes l’Europe du Sud.

Tout ça pour vous dire que vos euros sont de moins en moins valorisés sur les marchés… et qu’à mesure que le temps passe, ne pas les convertir en autre chose vous coûte toujours plus cher.

Si vous vous demandez ce que vous pouvez faire, mauvaise nouvelle : il n’y a pas de solution magique, pas avec une telle volatilité sur les marchés.

Mais j’ai peut-être une stratégie à vous proposer… qui a le mérite d’associer sécurité et fort potentiel de croissance.

Aujourd’hui, je vous présente le premier volet.

La monnaie la plus sûre d’Europe (voire du monde)

Mon premier conseil est simplissime.

Il ne vous rendra pas millionnaire, mais il pourrait vous aider à protéger votre épargne de l’inflation galopante et de la baisse de l’Euro.

Achetez du Franc Suisse (CHF).

Je sais : ça fait moins rêver que les actions à fort potentiel… Je reviendrai sur ce sujet, car j’ai autre chose pour vous dans les jours qui viennent.

Mais à tous ceux qui hésitent à investir, qui sont encore frileux, j’aimerais dire ceci :

Garder vos euros n’est pas une stratégie indolore. Vous perdez de l’argent.

L’inflation détruit votre pouvoir d’achat. La baisse de l’Euro détruit votre pouvoir d’achat à l’international.

Et la crise économique accélère la tendance.

De l’autre côté du Léman, en Suisse… L’inflation est contenue à 3,4%.

Pas de crise de la dette en vue : elle ne représente même pas 18% du PIB (on s’approche des 120% en France…).

La BNS dispose de réserves à hauteur de 116% du PIB national (contre 38% aux USA et 63% en Zone Euro).

Vous me direz, ça n’est pas le même ordre de grandeur… Mais peu importe : la Suisse est une forteresse économique, et sa monnaie nationale est une des seules à résister (voire s’apprécier) face à un dollar conquérant.

Aujourd’hui, 1CHF = 1,01$.

Et ça risque de s’accentuer, face au dollar oui mais aussi face à l’euro, et c’est ce qui nous intéresse !

Le tournant monétaire de la BNS

Pendant très longtemps, le CHF valait moins que l’Euro.

La Banque Nationale Suisse faisait tout pour garder le CHF à des niveaux relativement bas… car l’économie suisse exporte beaucoup, notamment dans les domaines de la chimie, de la pharmacie, de l’horlogerie, des machines-outils…

Et les entreprises suisses ont besoin d’être compétitives sur les prix avec une monnaie qui n’est pas trop forte, car le coût du travail y est déjà élevé.

Mais aujourd’hui, dans un contexte d’inflation accru, tout s’inverse.

Comme je vous disais, l’inflation importée par les matières premières s’aggrave encore si votre monnaie se déprécie face au Dollar (car les matières premières sont majoritairement libellées en dollars)… et la spirale inflationniste mine votre compétitivité à l’export, puisque vous répercutez l’inflation sur vos prix, sans quoi vous sacrifiez vos marges.

La Suisse n’a donc plus intérêt à appuyer sur la tête de sa monnaie pour la garder sous contrôle : plus le CHF va s’apprécier et plus l’inflation importée sera ridiculement faible… et donc, plus la Suisse gagnera en compétitivité-prix face à des concurrents minés par l’inflation, perclus par la dette, dont les marchés parient sur leur chute tant et si bien que leur monnaie s’effondre !

D’autant que sans inflation, la Suisse risque d’attirer de nombreux investisseurs et de réussir à préserver son économie là où l’Europe est empêtrée dans un marasme dont on sait qu’il ne se résoudra pas sans heurts.

Aujourd’hui, il y a fort à parier que le CHF va continuer à se renforcer… puisqu’il le fait désormais avec la bénédiction de la BNS.

Il s’est considérablement apprécié face à l’Euro :

Et ça risque de continuer encore longtemps…

Désormais, vous comprenez pourquoi je crois qu’un citoyen de la Zone Euro gagne à détenir une partie de son capital en CHF.

À mon sens, c’est le premier volet d’une stratégie anti-crise bien rodée.

Le second volet, c’est d’investir sur un des seuls secteurs qui est CONDAMNÉ au succès… Oui, ça existe.

Oui, même aujourd’hui malgré la crise.

Je vous en reparle en fin de semaine. Surveillez bien vos e-mails !

Amicalement,

Marc Schneider

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NABIL FAYAD
NABIL FAYAD
1 année il y a

Bonjour,
vous suggerez l’achat de CHF, comment le faire?
les banques suisses sont reticentes a ouvrir des comptes pour des non residents, et puis s’il y exception, ils demadent de gros depots.
Les banques francaises n’offrent pas le service de compte multidevises, et corrigez moi si je me trompe, vous ne benificierez pas de l’assurance en cas de faillite de banques.
cordialement

José Fernandez
José Fernandez
1 année il y a
Répondre à  NABIL FAYAD

Une banque Suisse qui fait faillite ça ne cour pas les rues. Bonne soirée.

Marc Fornoff
Marc Fornoff
1 année il y a

Bonjour.
Au vu du SMI, l’économie suisse n’est pas au meilleur de sa forme.
Le CHF a montré jusqu’à présent une grande stabilité, certes, mais sa masse monétaire est bien inférieure à celle de l’Euro.
Il y a un an, 1 CHF valait 1.10 USD, contre 1.008 USD aujourd’hui.
Pour aujourd’hui, je préfère donc changer des € en USD plutôt qu’en CHF, non ?
Je vous remercie par avance pour vos réponses.
Cordialement,

Marc Schneider
Éditeur
Marc Schneider
1 année il y a
Répondre à  Marc Fornoff

Bonjour Marc, merci pour votre commentaire.

En effet, le SMI n’est pas au top, mais je crois à une embellie plus rapide que sur d’autres marchés qui ont connu des baisses similaires… d’autant que l’économie suisse, au-delà du SMI, c’est un tissu ultra-dense de PME qui s’en sort pour l’instant. Le dollar est en ce moment le grand gagnant des événements géopolitiques en cours, mais de nombreux risques pèsent sur lui, notamment le mouvement de « dédollarisation » qui va le fragiliser à moyen-terme. Vous pouvez bien sûr diversifier avec un peu de dollar, mais je reste méfiant : les fluctuations, à la hausse comme à la baisse, vont le rendre plus volatil que le CHF.
Amicalement,
Marc Schneider

Marc Fornoff
Marc Fornoff
1 année il y a

Personnellement, je n’ai pas eu difficultés majeures à ouvrir un compte dans une banque suisse multi-devises en ligne.
Les vérifications d’identité sont très sérieuses et sont pour moi un gage de qualité.
Fiscalement, il faut déclarer tout compte détenu à l’étranger lors de la déclaration sur le revenu, annexe formulaire N° 3916 – 3916 bis. Ces mesures concernent également les plateformes d’échanges de cryptomonnaies ainsi que PayPal.Cordialement.

garcia
garcia
1 année il y a

bonjour à vos services, merci pour l’envoie par mail de la newsletter héritage éditions de ce jour intitulée  » la monnaie la plus sûre d’Europe » assez intéressante et utile.sachez que je visionne avec attention et régularité et en totalité même les vidéos en ligne que vous m’envoyez par message éléctronique.j’approuve et admire tout le travail que votre maison d’édition fait. bonne semaine à toute votre équipe.
cordialement
pierre Garcia

Ghislaine Sahun
Ghislaine Sahun
1 année il y a

Merci de vos conseils qui sont très interressants j’ai déjà fais mes placements je vous remercie . Votre aide m’a été précieuse. Cordialement

Marc Schneider
Éditeur
Marc Schneider
1 année il y a

Bonjour Édouard, vous avez peut-être reçu la mauvaise version du mail, et si c’est le cas nous en sommes navrés. Vous auriez dû recevoir ce message d’information sans la proposition commerciale.

Par ailleurs, si vous n’avez pas reçu votre dossier quand vous l’avez commandé je vous invite à contacter service-client@contact.argo-editions.com, ils s’occuperont de tout rapidement.

Amicalement,

Marc Schneider

José Fernandez
José Fernandez
1 année il y a

A une époque j’ai travaillé en Suisse ,j’ai prix un crédit en devise. Au début en 2013 pour 1euro j’avais 1,23 fr Suisse, aujourd’hui pour 1euro j’ai 0,95 fr Suisse. Augmentation de 25% à peu prés. Je suis obligé d’acheter des francs suisses, mais pour la spéculation ou protéger ses euros je ne pense pas que ce soit le bon moment, qui peut le dire.
Bonne continuation.

Manu
Manu
1 année il y a

Avoir du CHF est au moins aussi sur que d’avoir des USD. Ceci dit la monnaie papier semble vivre ses dernières heures, je le crains fort. Il va falloir trouver d’autres options pour encaisser le choc planétaire qui nous attend prochainement et trouver des valeurs refuges qui ne puissent pas disparaitre en un clic de souris. Pas simple…….

ALAIN SPINDLER
ALAIN SPINDLER
1 année il y a

Bonsoir,
aujourd´hui vous évoquez le CHF et ses avantages par rapport à l´€.
Quelle est le meilleur moyen pour avoir des CHF?
Compte en Suisse, quelle banque conseillez-vous? existe t il un montant minimum? 
Merci pour vos informations à ce sujet, cordialement
Alain