3 graphiques pour comprendre ce début d’année 2022

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Chère lectrice, cher lecteur,

Il s’en passe, des choses, sur les marchés !

Si je vous donnais la liste complète de tous les indicateurs qui m’alertent, de toutes les courbes qui déraillent et de toutes les nouvelles qui me préoccupent…

Mon message vous prendrait la journée à lire.

OK, j’exagère un peu… mais je suis très sérieux : nous traversons une sacrée zone de turbulences. Et quand je dis « nous », je parle de l’économie mondiale.

Or, si vous me lisez, vous êtes un investisseur – ou vous allez le devenir !

Et pour ce qui est de s’informer, il y a deux erreurs que peut commettre un investisseur :

    • Ne pas du tout s’informer – et agir au hasard
    • Trop s’informer, jusqu’à ne plus savoir trancher

 

Aujourd’hui, je vous propose d’éviter ces deux excès, et de nous focaliser sur 3 graphiques qui donnent une idée assez claire de ce qui est en train d’arriver…

Graphique #1 : Le NASDAQ expérimente la gravité

Depuis un mois, le NASDAQ dévisse sérieusement…

Et si l’on regarde à 6 mois ou un an, le graphique est à nouveau dans le vert.

Cela peut vous donner l’impression d’une correction passagère, et vous vous direz peut-être que le NASDAQ étant déjà très haut, c’est normal qu’il « dégraisse » un peu

Mais en réalité, c’est plus profond que ça.

Quand on étudie un indice, il faut toujours se demander quelles entreprises le composent, et dans quelles proportions.

Car le NASDAQ n’est pas la « somme » ou la « moyenne » des performances des entreprises qui le composent. Les plus grosses entreprises, comme Apple ou Amazon, pèsent bien plus lourd que les petites biotech qui viennent de rentrer dans l’indice.

Et c’est là que le bât blesse…

Car sur l’année qui vient de s’écouler, 40% des actions du NASDAQ sont en baisse de 50% ou plus par rapport à leur point haut.

Ce chiffre monte même à 66% si on comptabilise les baisses d’au moins 20%…

En résumé : les 2/3 du NASDAQ sont en marché baissier.

OK, Apple, Amazon et quelques géants s’en tirent bien (notamment grâce aux ETF, comme je l’expliquais ici).

Mais non, le secteur technologique n’est pas au mieux de sa forme.

Et c’est étroitement lié avec notre second graphique.

Graphique #2 : Les taux d’intérêt reviennent d’entre les morts

Dès le début de la pandémie, les taux d’intérêt des obligations d’État ont plongé.

J’en parlais avec moult détails ici, mais depuis quelques temps déjà, la politique monétaire de la FED se durcit… Et c’est un mauvais signe pour les valeurs de croissance.

Plus d’argent magique, une planche à billets qui ralentit, la fin du tapering… puis la hausse des taux d’intérêts, en somme, c’est le réel qui se rappelle à nous.

Cette hausse des taux d’intérêt devrait avoir des conséquences multiples, notamment sur les marchés immobiliers qui vont peut-être enfin baisser…

Mais une autre de ses conséquences majeures, c’est la rotation sectorielle : les investisseurs ne vont plus tout miser sur des actions de croissance qui profitent des faibles taux d’intérêts… au contraire : c’est l’investissement value qui reprend du poil de la bête.

Les valeurs cycliques, les boîtes bien installées, les actions à dividendes… C’est la stabilité et les rendements récurrents qui attirent les investisseurs, dans les périodes comme celle que nous traversons.

Les bons du trésor Américains atteignent un rendement de 1,8%, soit son plus haut depuis janvier 2020.

Et dans le même temps…

Graphique #3 : Le pétrole bat des records

C’est un peu mon obsession de ces derniers mois…

Depuis que je vous en ai parlé en octobre dernier, le supercycle des matières premières semble se confirmer.

Le pétrole se rapproche dangereusement des 100 dollars… Il a d’ores et déjà atteint son plus haut depuis 2014 !

D’autre part, des matières premières comme l’uranium et le cuivre continuent de grimper fortement, ainsi que les terres rares nécessaires aux nouvelles technologies.

Je ne vais pas replonger dans les détails, mais ce supercycle est alimenté par des causes diverses et profondes : il y a fort à parier qu’il soit là pour durer… et il n’est pas trop tard pour se positionner sur quelques valeurs « commodities » histoire de diversifier votre portefeuille – par exemple sur le cuivre ou le lithium, éventuellement un ETF.

Attention aux décisions hâtives

À la lecture de ce message, vous comprenez que nous sommes dans une année de transition et de turbulences.

Et je n’ai même pas parlé de l’inflation…

Mais voici ce que vous ne devez pas vous dire :

    • La Tech morfle, il faut tout vendre !
    • La Value grimpe, il faut acheter !
    • Je dois à tout prix miser sur le pétrole !

 

Ce que je viens de vous montrer s’est déjà réalisé.

Si vous souhaitez vendre à perte des actions technologiques, libre à vous…

Mais peut-être qu’il vaut mieux prendre un temps de recul et penser au coup suivant :

    • La Tech a bien dégraissé, il y a sûrement quelques affaires à faire…
    • La Value est toujours bienvenue dans un fonds de portefeuille, si les fondamentaux sont solides – et on ne crache pas sur les dividendes !
    • Le pétrole est très haut, mais son cours dépend aussi des décisions politiques et de la coordination internationale

 

En clair : pas de décisions précipitées.

Agir quand le marché est à la verticale, ce n’est pas vraiment ma philosophie.

Prenez le temps d’intégrer ces informations et de réfléchir à votre coup d’après.

Pensez à ce qui fera partie de l’avenir, aux prochains bouleversements de société.

En ce qui me concerne, je pense que cette tendance va croître exponentiellement dans les années à venir.

Amicalement,

Marc Schneider

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Dufournet
Dufournet
2 années il y a

Oui c’est out à fait juste mais alors que faire ?
Sur la tech est-il opportun de vendre nos Apple et MicrosofT ?
Sur les « value » quels titres achetés ? Les basiques? Pepsi cola? Calsberg ?Nestlé ?
ET les petrolières : Faut-il conserver Total ?ou bien autres?

En fin les minières, proposez nous deux ETF regroupant les métaux dont les cours
vont encore monter même si rien n’est sur aujourd’hui il faut tout de même être un minimum investi

J. P. Dufournet