Valeur VS Croissance : dans quoi faut-il investir ?

Valeur VS Croissance
 Dans quoi faut-il investir ?

Vous êtes nombreux à m’écrire des messages comme celui-ci :

« Salut Marc. Merci pour les bons conseils. Peux-tu nous dire dans quoi tu investis ton propre argent. Bien à toi, Eric ».

Eric a raison : c’est une bonne chose que vous sachiez ce que je fais de mon argent en Bourse.

Pour que vous compreniez ma stratégie, je dois d’abord vous expliquer quelles sont les 2 grandes stratégies d’investissement.

Stratégie 1 : investir dans la « valeur »

Investir dans la valeur (on parle d’investissement value), c’est acheter des actions d’entreprises pour moins cher que leur valeur réelle.

L’hypothèse d’investissement value consiste à dire : cette société est sous-estimée (ou mal-aimée) par le marché, elle vaut plus que le prix pour lequel ses actions s’échangent.

Un peu comme si l’action était soldée…

Et ça peut vous sembler étrange.

Mais ça s’explique.

Il suffit d’une crise comme celle du covid.

Les investisseurs paniquent, croient que l’entreprise va s’effondrer.

Ils vendent leurs actions en cascade, et comme des moutons de Panurge les autres investisseurs vendent aussi.

L’action s’écroule, et l’entreprise finit parfois même par valoir moins que la valeur de ses stocks ou de ses brevets !

Cela peut vous sembler absurde, mais l’action Renault s’est déjà écroulée pendant le procès de Carlos Ghosn…

Au point de valoir moins que la seule valeur des actions Nissan que l’entreprise possédait.

C’est-à-dire sans compter absolument tout le reste, comme si elle ne valait plus rien

Tout ça à cause d’un comportement irrationnel des marchés.

Les investisseurs value qui se sont positionnés sur Renault au bon moment ont pu se gaver en quelques mois…

D’ailleurs, je vais vous faire une confidence : j’en fais partie.

J’ai acheté Renault à 18€ courant 2020, pour tout revendre en mars 2021 à 36€.

J’ai fait x2 en quelques mois sur une grosse entreprise du CAC40… Juste parce que le PDG risquait d’aller en prison.

Le cas de Renault n’est pas isolé – il est juste récent et emblématique.

Beaucoup d’entreprises valent plus que ce qu’elles coûtent en Bourse, et ce pour des raisons variées :

  • Changement brutal dans l’équipe de direction
  • Crainte d’un changement législatif qui entrave l’activité de l’entreprise
  • Pression baissière qui s’auto-alimente et corrige trop fort le cours du titre
  • Baisse de la popularité de l’entreprise (réputation) ou de son produit (modes de consommation)
  • Résultats un peu décevants – mais qui ne justifient pas une telle baisse
  • « Tendances » cycliques dans les milieux de l’investissement à investir ou non dans certains secteurs

Comme vous voyez, ça peut être n’importe quoi.

Le marché ne reflète pas la réalité stricte du monde.

C’est cet écart entre valeur réelle et cours de bourse qui a permis à des investisseurs comme Warren Buffett ou Benjamin Graham de bâtir des fortunes colossales.

Ce dernier disait que l’investissement value, c’est « acheter 1 dollar pour 50 centimes ».

Les 4 avantages de l’investissement value

En théorie, elle est très peu risquée car vous achetez de grandes entreprises bien installées.

Elles ne vont pas péricliter du jour au lendemain, d’autant que vous les achetez à un point bas.

Ainsi, puisque l’investisseur value cherche à acquérir des actions dont le prix est inférieur à la valeur, il ne lui arrivera (presque) jamais d’acheter trop cher, comme c’est parfois le cas dans d’autres stratégies d’investissement.

Par ailleurs, l’investissement value est idéal pour toucher des dividendes.

Comme vous achetez des entreprises établies, elles n’ont pas le même besoin en investissement que des sociétés qui sont encore en phase de croissance.

Votre business, c’est d’acheter des « vaches à lait » sous-évaluées par le marché.

Donc des sociétés qui peuvent verser un dividende fixe (voire croissant) à leurs actionnaires… et que vous pouvez réinvestir dans d’autres valeurs pour mitiger davantage un risque déjà faible, et toucher plus de dividendes.

Enfin, l’investissement value est tranquille.

Peu importe que le cours monte ou descende : puisqu’il ne reflète pas la réalité, vous devez avoir confiance en sa remontée, tôt ou tard.

C’est un investissement de long terme, peu stressant, pendant lequel vous allez très probablement toucher des dividendes et voir votre capital grandir sans efforts.

Dernière chose : si vous achetez une entreprise qui vaut moins que sa valeur réelle (usines, stocks, brevets…moins la dette), vous ne prenez virtuellement aucun risque.

En cas de faillite ou de fermeture, le capital restant est réparti entre les actionnaires – et vous gagnez plus que ce que vous avez payé pour vos actions.

Mais bien sûr, cette stratégie demande beaucoup de patience.

Elle s’exerce sur 10, 15, 20 ans… Le temps que le marché corrige ses défauts profonds et s’ajuste davantage par rapport à la valeur réelle des entreprises.

Stratégie 2 : investir dans la « croissance »

L’investisseur dans la croissance – ou investisseur growth –, à l’inverse, n’essaie pas d’acheter « en soldes ».

Il essaie d’acheter tôt.

De parier sur l’entreprise qui deviendra le nouveau Netflix, Facebook, Amazon…

En clair : le gros coup qui pourrait le rendre riche.

C’est une stratégie où l’on parie sur des technologies disruptives, des modes qui emportent tout sur leur passage ou des domaines dont on sait déjà qu’ils sont l’avenir :

  • Biotechnologies
  • Cybersécurité
  • Cloud et stockage de données
  • Nouvelles énergies

Mais pas seulement.

Si vous aviez acheté des actions Amazon fin 2019, alors que l’entreprise était déjà une des plus puissantes au monde… aujourd’hui, vous auriez multiplié votre investissement par 2.

L’action est passée de 1750 à 3500 dollars.

C’était un investissement de croissance, car Amazon a réalisé des performances record en 2020.

En résumé, l’investissement de croissance, c’est tout simplement considérer que l’activité de l’entreprise va se développer dans les mois/années à venir, et que sa valeur va monter.

Cela se différencie de l’investissement value dans le sens où l’on n’estime pas que le marché a commis une erreur, ni que l’action est sous-valorisée.

Au contraire, on est même prêt à payer l’action « un peu cher » par rapport à ce que produit détient l’entreprise à l’instant T.

Parce que l’avenir nous donnera raison. Et que le cours de l’action va augmenter à mesure que sa valeur réelle augmentera.

Je vous donne un exemple : Moderna.

Il y a encore 3 ans, c’était une entreprise de biotechnologies que personne ne connaissait.

Mais sur ces 3 dernières années, son cours a grimpé de 2000%.

Dont 500% sur la période août 2020-août 2021.

Cette croissance hors-norme s’explique d’abord par la tendance de fond : Moderna est une biotech qui travaille sur l’ARN messager.

Cette technologie, popularisée par les vaccins anti-covid, est en fait un domaine d’études qui était déjà très en vogue avant la pandémie.

On étudiait l’ARN pour soigner des maladies autrement plus graves, chroniques, auto-immunes et de civilisation… et cette tendance devrait se poursuivre.

Ensuite, bien sûr, il y a le vaccin, qui a fait exploser le cours de Moderna.

Moralité : quand vous avez le sens de l’Histoire avec vous… vous pouvez faire d’énormes profits en Bourse.

L’arme secrète de l’investissement growth

Bien sûr, l’investissement growth n’est pas aussi « tranquille » que l’investissement value.

Il comporte plus de risques.

Mais de deux choses l’une : d’abord, il est tout à fait possible de diminuer ces risques en misant sur des secteurs moins volatiles que d’autres… et sur des entreprises déjà un peu plus matures que les micro-capitalisations sur lesquelles on voudrait faire « x1000 ».

Ensuite, et c’est le point le plus important, un investisseur growth chevronné maîtrise la notion de pari asymétrique.

C’est l’essence-même d’une bonne stratégie de croissance.

Le pari asymétrique est une technique d’investissement où l’on crée une situation dans laquelle on a plus à gagner qu’à perdre.

Exemple : vous mettez 100€ sur une société qui peut vous en rapporter 1000.

Dans le pire des cas, l’entreprise ferme et vous perdez 100€. Dans le meilleur, vous en gagnez 900 (1000 – votre mise de départ).

En résumé : le pari est intéressant, car si vous gagnez, vous gagnez beaucoup. Vous pouvez faire x10.

Aussi, un bon portefeuille de croissance est plus diversifié qu’un portefeuille value : vous pouvez avoir 10 ou 15 actions de croissance…

Et souvent, il suffira que vous ayez raison sur 2 ou 3 de vos investissements pour compenser vos éventuelles pertes sur d’autres actions…

Je vous donne un exemple : j’ai récemment perdu un peu d’argent sur une Biotech… Rien de grave, entre 8 et 10%.

Mais sur la même période, j’ai largement surcompensé en misant sur 2 sociétés de minage de cryptomonnaies, qui ont pris +50% en quelques semaines.

Vous avez compris : les avantages de la stratégie growth sont nombreux.

Vous pouvez gagner beaucoup d’argent (pensez au 2000% de Moderna…. Avec 1000€ en 2018, vous auriez plus de 20 000€ aujourd’hui).

Vous pouvez gagner plus vite qu’avec l’investissement value, qui est destiné à ceux qui ont 10, 15, 20 ans devant eux où ils sont prêts à attendre. En growth, les horizons vont de 6 à 48 mois environ.

Vous pouvez ajuster votre risque en fonction de votre profil : micro-capitalisations, entreprises bientôt matures, géants du web qui ont de beaux jours devant eux…

Vous investissez sur l’avenir, ce qui est plus stimulant – et lucratif – que d’investir parce qu’une action est mal-aimée.

En contrepartie, c’est un investissement moins « tranquille » que la value, et en général vous ne touchez pas de dividendes.

C’est le prix à payer pour des gains plus rapides et massifs.

Maintenant, vous connaissez les 2 grandes « familles » d’investisseurs.

Dans le prochain message, je vous révèlerai de quel côté je me situe… et comment j’ai construit ma stratégie au fil du temps.

Bien cordialement,

Marc

PS : si vous voulez prendre de l’avance, voici une des meilleures stratégies d’investissement pour 2022.

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William
William
2 années il y a

Bonjour,
Pour qui s’intéresse à la Bourse (actions ou stocks), vos conseils sont vraiments pertinents.

a) Façon clin d’oeil, comme vous avez utilisé la formule « Moralité » dans votre texte, je souhaite souligner que pour celui (celle) qui vise des profits maximum en Bourse, la « morale » n’existe pas. Dans le cadre du « co-vide » et des contraintes « vaxxinales » hors normes, on pouvait se douter que nombre de laboratoires allaient devenir milliardaires: c’est bien le cas et ça va persister un moment puisqu’après 1 injection, il y en aura 1 autre, puis 1 autre, puis il y aura un autre variant, puis 1 autre injection, etc. Donc, le chasseur de prime pouvait penser qu’en achetant quelques actions à Moderna, Pfizer et consorts, il allait faire grossir son capital. Maintenant que l’on sait mieux -voire très bien-, ce que ces prétendus vaccins contiennent, la valeur de leurs actions pourraient se retourner.et ce d’autant plus qu’un laboratoire Espagnol a (aurait) mis au point récemment un produit éfficace à plus de 90%..
b) Lors d’un webinaire, un boursicoteur pro expliquait qu’en achetant par exemple du blé à une période de l’année et en le revendant à une autre période, ce simple jeu d’écritures lui permettait de faire une plus value importante. Tant mieux pour lui sauf qu’à un moment, ces systèmes spéculatifs condamnent de pauvres gens à la famine à cause des coùts surévalués. On sait que des millions de gens meurent de faim chaque année et « ils » en parlent peu.

Bien sûr, ce n’est pas le cas de celui (celle) qui investit dans une Société ou une Entreprise et qui contribue, par son apport, à aider celle-ci à prendre de la valeur. Dans une telle démarche on est plutôt dans une formule « gagnant-gagnant » bien plus agréable (quant tout fonctionne bien). Merci à vous.

Jean-Pierre VÉNEMBRE
Jean-Pierre VÉNEMBRE
2 années il y a

Parfaitement clair !
Mais où trouver une (bonne) boule de cristal ?

Dufournet
Dufournet
2 années il y a

Bonjour,

Merci de me dire quand je recevrai l’information qui me permettra d’aller sur le site ou figure le portefeuille « Profits asymétriques », ains ique vous me l’avez clairement laissé entendre.
Merci

Bahu
Bahu
2 années il y a

Bonsoir
J’ai 100 moderna j’aimerais savoir si je vend avec profits
J’ai aussi Amazone 17 actions profits
Merci de vos conseils Geneviève

Michelle Jules
Michelle Jules
2 années il y a

Bonsoir ; Je suis une apprenti a la bourse j’ai lu et relu vos lettres ça m’intéresse je n’ai pas beaucoup a investi mais j’ai une crainte vu je ne suis pas un pros a l’informatic ce qui me fait peur c’est d’ouvrir le compte et je ne sais qu’est ce qui se passer après pouvez-vous m’aider je suis au Canada SVP !!

Euphémie
Euphémie
2 années il y a

Bonjour.Je veux bien m’abonner.49 euros me semble raisonnable.Comment ne pas être débordée avec toute cette masse d’informations lorsqu’on ne connaît rien aux finances.
Peux t-on être aidé et surtout en partant de rien ?
Cordialement.
Mme Euphémie Sophie .

Elaine Turgeon
Elaine Turgeon
2 années il y a

Bonjour.
Plus je vous lis plus je suis tentée de me lancer dans « la grande aventure » de l’investissement en bourse.
Je n’ai pas beaucoup d’argent à disposition d’où la peur de me lancer dans l’investissement en bourse.
Qui sait, peut être que un jour j’oserai faire le pas.
Merci pour vos conseils et bonne continuation
Elaine Turgeon

LAUNAIS
LAUNAIS
1 année il y a

Vos réflexions m’apportent des idées qui ne me seraient pas venues à l’esprit.
La bourse s’apparente au jeu d’échec,en ce sens qu’elle pousse à réfléchir
intensément.

Fernandez
Fernandez
1 année il y a

Bonjour,
Conseiller des actions à l’achat, ok, beaucoup le proposent, mais faites-vous un suivi notamment pour indiquer quand les vendre ?
Merci pour votre réponse