Ma stratégie d’investissement sur les matières premières
Temps de lecture estimé : 6 minutes
Chère lectrice, cher lecteur,
Quelque chose est en train d’arriver.
Voilà plusieurs mois que le prix des matières premières augmente sans discontinuer.
Vous avez sans doute entendu parler de la flambée du gaz naturel ou de la hausse du baril de pétrole…
Voici à quoi ressemble leurs cours sur les 12 derniers mois :
Mais ça ne concerne pas que l’énergie. D’autres matières premières comme le cuivre décollent depuis 2020 :
Ces hausses pourraient être anodines.
Vous le savez qu’il existe des valeurs cycliques (très sensibles la conjoncture) et des valeurs défensives (qui varient peu selon le contexte)…
Et bien sûr, les matières premières sont cycliques, très liées à la consommation et à la production.
Mais à en croire de nombreux analystes, nous ne sommes pas dans un « cycle » ascendant.
Quelque chose de bien plus gros arrive sur nous.
Nous entrons dans un supercycle.
Cycle ou supercycle ?
Un supercycle, c’est une période prolongée de croissance anormalement forte.
Pour qu’il y ait supercycle, il faut que les étoiles s’alignent. On évoque souvent 3 conditions pour son apparition :
- Une hausse forte et durable de la demande mondiale
- L’apparition de nouveaux secteurs d’activité qui changent la donne
- Une production mondiale qui ne suffit plus à couvrir la demande
Or, c’est exactement ce qui est en train d’arriver.
Pas sur une ou deux matières premières… Mais au global.
On le voit en regardant l’indice Reuters-CRB, qui est l’indice phare des matières premières. Voici à quoi il ressemble sur les 12 derniers mois :
Ce n’est pas juste une histoire de prix du gaz ou de raréfaction de tel ou tel métal.
C’est une tendance de fond, massive, et qui pourrait durer.
Car des supercycles, il n’y en a pas eu 50… mais ils ont tous duré plusieurs années.
- Le premier supercycle de l’Histoire est apparu au début des années 1900, avec l’industrialisation des États-Unis et le développement de leurs infrastructures
- Le second supercycle s’est produit au cœur des années 30, tandis que les puissances mondiales entraient dans une course au réarmement qui débouchera sur la Seconde Guerre Mondiale
- Le troisième supercycle s’est étalé sur les années 50-60, motivé par la reconstruction de l’Europe et du Japon et le dynamisme des Trente Glorieuses
- Enfin, le quatrième et dernier supercycle en date s’est étalé de 2002 à 2008. C’est la montée en puissance phénoménale de la Chine qui l’a provoqué, sa croissance fulgurante, son boom immobilier et ses infrastructures.
Aujourd’hui, un cinquième supercycle pourrait être à ses tout débuts…
C’est ce que croient les analystes de JP Morgan et de Goldman Sachs, qui ont récemment publié des documents de recherche en ce sens.
C’est ce que croit Dennis Gartman, de l’Université d’Akron, pour qui « il faut se préparer à un marché haussier historique sur les matières premières ».
C’est ce que voient venir des centaines d’analystes depuis plusieurs semaines…
Et ce serait un excellent moment pour investir. Mais d’abord, vous devez vous demander pourquoi nous entrons dans un supercycle.
Voici quelques explications.
Pourquoi un nouveau supercycle?
1. La fin du boom déflationniste
En premier lieu, il faut comprendre que du point de vue économique, les 10 dernières années ont été ce qu’on appelle un « boom déflationniste ».
En clair : des taux d’intérêts extrêmement bas (voire négatifs) associés à une croissance faible.
Cette configuration a poussé les investisseurs à miser sur les actions de croissance, plus que sur les matières premières, qui sont largement sous-performantes depuis la fin du dernier supercycle en 2008.
L’évolution du cours des matières premières depuis 2008 : vous voyez qu’il y a encore de la marge avant d’aller chercher les plus hauts d’il y a presque 15 ans…
Or, cette tendance déflationniste s’est encore accentuée par des événements comme le Brexit, les guerres commerciales, et en point d’orgue la pandémie de Covid-19.
En résumé : nous avons touché le fond… et maintenant, on a de l’élan pour remonter.
1. La reprise économique et la demande en pétrole
Cet élan, c’est d’abord la reprise économique.
La croissance repart en Chine et aux États-Unis, et avec elle des besoins de construction et de consommation qui font repartir les matières premières.
C’est notamment le cas du pétrole, qui n’en finit plus de grimper.
Il alimente la reprise économique et bénéficie de la politique d’augmentation « progressive » de la production décidée par l’OPEP+, qui ne souhaite voir baisser les cours. Tandis que la demande augmente, l’offre augmente un peu moins vite, et mécaniquement les prix grimpent…
Selon les analystes du négociant Vitol, la demande en pétrole pourrait s’accroître pendant encore 10 ans avant d’atteindre un pic… et son déclin, irrémédiable au vu de la situation climatique, ne débuterait même pas avant 2040.
2. La transition écologique et les métaux
Mais dans le même temps, la croissance économique repart aussi sous le signe de la transition écologique… et c’est un énorme catalyseur pour les matières premières.
En effet, la transition écologique stimule fortement la demande en métaux liés à la construction d’infrastructures énergétiques : batteries, véhicules électriques…
Cette nouvelle industrie est extrêmement gourmande en métaux, et notamment en cobalt, lithium, et cuivre – si bien que la demande peine à suivre et que les cours s’envolent.
Tant que nous serons dans cette stratégie de décarbonation de l’économie, la « fièvre des métaux » pourrait continuer.
3. Le grand retour du nucléaire
Par ailleurs, les prix de l’uranium sont eux aussi à surveiller.
Partout dans le monde, de grandes puissances réactivent leurs réacteurs et en construisent de nouveaux.
La rumeur court, en France, que 6 nouveaux EPR pourraient être construits.
La Chine est en train d’en construire 17. Dans le monde entier, ce sont 54 réacteurs qui sont en train d’être construits… mais ce n’est qu’un début.
Plus de 100 projets de centrales ont déjà été approuvés et prévus pour les 15 prochaines années, et plus de 300 sont en cours d’étude.
Le Japon lui aussi réactive ses centrales… fermées depuis Fukushima.
Partout dans le monde, la pudeur autour du nucléaire s’estompe : c’est une énergie qui ne participe pas au réchauffement climatique, qui a prouvé son efficacité et qui offre à tous une électricité à bas coût. Le prix de l’uranium a déjà commencé à grimper.
4. Le risque d’une inflation massive
Autre vecteur de croissance pour les matières premières : les politiques monétaires liées au Covid-19 nous font courir le risque d’une inflation massive : à force d’imprimer des billets… bientôt, ils ne vaudront plus rien.
Or, les matières premières, par leur utilité et leur inaltérabilité relative, ont toujours été une couverture contre l’inflation. D’où l’appétit retrouvé des investisseurs pour les matières premières…
5. Le contexte macroéconomique évolue
Enfin, le contexte macro-économique change. Plus de croissance économique, des taux d’intérêt qui pourraient repartir (les banques centrales prévoient, à terme, de les augmenter) et des programmes de rachat d’actifs par ces mêmes banques centrales qui ralentissent…
Nous arrivons à une période où les matières premières ont à nouveau le vent en poupe.
Et il y a de l’argent à gagner.
Comment investir dans ce supercycle ?
À titre personnel, j’ai investi depuis plusieurs mois (voire années, pour certaines actions) sur le pétrole et l’uranium.
J’ai des parts dans 3 compagnies pétrolières et 2 producteurs d’uranium.
Mais je suis en train d’étoffer ma stratégie, et je vais partager avec vous mes pistes de réflexion.
D’abord, il me semble essentiel de miser sur un ETF matières premières.
Je ne suis pas le plus grand défenseur des ETF, mais si nous sommes effectivement en supercycle, il est intelligent de miser sur un tracker qui va profiter de toutes les hausses et lisser votre risque… pour suivre passivement la tendance sans en perdre une miette.
Ainsi, j’aurais tendance à miser sur le Lyxor Commodities Thomson Reuters/Core Commodity CRB (ISIN : LU1829218749)
Ensuite, un des grands gagnants de ce début de supercycle, c’est le cuivre.
Il est utilisé massivement dans l’industrie, mais la transition écologique et la production de nouvelles infrastructures pourrait le faire décoller bien au-delà de son prix actuel.
J’envisage d’investir dans Freeport-McMoran (FCX) (ISIN : US35671D8570), le troisième plus gros producteur mondial de cuivre. C’est une société solide avec un excellent potentiel de croissance.
Enfin, pour se prémunir contre l’inflation, il n’y a pas que le Bitcoin… 😉
Il y a aussi l’or. Et l’une des meilleures entreprises actions pour miser sur l’or en 2021, c’est Sandstorm Gold (SAND) (ISIN : CA80013R2063), dont le prix peut être assez volatile, mais qui bénéficie de partenariats avec des mineurs d’or et d’argent partout dans le monde, et dont les revenus croissent avec force ces derniers temps.
Vous avez à présent des idées si vous souhaitez vous aussi profiter du supercycle des matières premières.
Pour vous donner une idée de l’allocation de mes ressources, seulement 10 à 15% de mon portefeuille ira dans des actions et ETF « matières premières ».
Le reste ira dans l’autre révolution en cours (cliquez ici pour en savoir plus).
Amicalement,
Marc Schneider
Utile. Merci pour ces pistes d’investissement
Bonjour,
Concernant vos recommandations en fin d’article, serait-il possible d’avoir les codes ISIN. Sont-ils également disponibles sur DEGIRO.
D’avance merci pour vos conseils et votre travail
Bien à vous
Christel Thirion
Bonjour,
Voici les codes ISIN (tous disponibles sur Degiro):
US35671D8570 (pour FreePort McMoran)
CA80013R2063 (pour Sandstorm Gold)
LU1829218749 (ETF Lyxor)
Cordialement,
Marc Schneider
pouvez vous indiquer le code ISIN de l’ETF : Lyxor Commodities Thomson……
Bonjour,
Voici l’ISIN de l’ETF : LU1829218749
Cordialement,
Marc Schneider
Bonjour, il voici le code ISIN : LU1829218749
Cordialement,
Marc Schneider
Bonjour,
Même question que Christel et Grall: pouvez vous indiquer le code ISIN de l’ETF : Lyxor Commodities Thomson……
Où se trouvent les réponses ?
Bonjour,
Voici l’ISIN de l’ETF : LU1829218749
Cordialement,
Marc Schneider
Bonjour Marc,
Un grand merci pour cette lettre d’investissement sur les matières premières. Serait il possible de connaitre les 2 producteurs d’uranium dans le lequel vous avez investis, car je pense qu’il y a d’énorme gains à se faire sur l’uranium. Plein de gens pense que cette filières va mourir, mais moi je pense le contraire. Merci
Carlos.
Bonjour Carlos,
Je pense que vous avez raison.
J’ai personnellement investi il y a 3 mois dans les sociétés suivantes, qui font partie des meilleures performances de mon portefeuille :
Je vais d’ailleurs renforcer ces positions.
Bonnjour Carlos,
J’ai investi sur Cameco et Fission Uranium.
Cordialement,
Marc Schneider
Impossible de trouver Lyxor Commodities Thomson Reuters/Core Commodity CRB.
Le seul ETF qui s’en rapproche : Lyxor Comm Refinitiv/CoreComm CRB TR UCITS ETF
Mais pas éligible au PEA…
Bonjour,
Voici l’ISIN de l’ETF : LU1829218749
Cordialement,
Marc Schneider
Bonjour messieurs,
Je récupère vos adresses email et je transmets au service client. Navré pour le dérangement occasionné, mes conseillers vont s’occuper de vous en priorité.
Bien cordialement,
Marc Schneider
Bonjour,
Pouvez-vous soit envoyer une update de la lettre soit ajouter sur cet article le numéro ISIN de l’ETF Lyxor mentionné? Comme indiqué par plusieurs personnes ici on ne trouve pas d’ETF correspondant qui soit éligible au PEA.
Cordialement,
Julien
Bonjour,
Voici l’ISIN de l’ETF : LU1829218749
Cordialement,
Marc Schneider
Sauf que contrairement à votre affirmation, cet ETF (LU 1829218749) n’est pas éligible au PEA
Vous avez raison Claude, après vérification cet ETF n’est malheureusement pas éligible au PEA… Cela étant, il reste un excellent choix pour s’exposer aux matières premières dans leur ensemble.
J’ai corrigé cet impair sur ma lettre. Merci pour votre vigilance et bonne soirée,
Marc
BONSOIR? JE SUIS ABONNE CHEZ ARGO MAIS JE N AI PAS LES CODES D ACCES POUR ALLEZ SUR MON DOSSIER DE VOS RECOMMANDATIONS POUVEZ VOUS REMONTER L INFO MERCI GENEVIEVE BAHU