Chère lectrice, cher lecteur,
Fin août, Elon Musk a partagé sur ses réseaux sociaux un livestream de 45 minutes avec les internautes.
Il s’agissait de présenter “en conditions réelles” la nouvelle version de son logiciel de conduite autonome : le FSD (Full Self Driving).
La démonstration paraît “simple” en apparence :
- il monte dans sa Tesla en se filmant en direct
- il programme une destination sur le GPS
- et ensuite, il ne fait… PLUS RIEN !
La voiture se déplace 100 % toute seule dans le trafic routier.
Elle roule, freine, clignote, tourne, accélère, déboite sur une autre file, s’arrête aux feux rouges, marque les stops et redémarre…
Musk n’a dû reprendre le volant qu’une seule fois durant les 45 minutes de trajet, car la voiture avait mal interprété un double feu tricolore (l’un des feux était passé au vert et l’autre était encore au rouge…)
C’est déjà un résultat impressionnant.
Mais il y a déjà d’autres constructeurs automobiles qui développent aussi leurs propres logiciels de conduite autonome…
Donc ce n’était pas cela le plus intéressant.
Voici ce qui rend la technologie du FSD unique… et qui donne à Tesla a une avance colossale sur tous ses concurrents…
L’IA a pris les commandes de la voiture… comme un humain !
Le FSD ne travaille pas avec des cartes pré-programmées.
Car cela rend la conduite autonome moins réactive face aux aléas de la route (déviations, travaux…)
Le FSD n’utilise pas non plus de radars embarqués.
Car cela limite les performances de la conduite autonome (les objets extérieurs ne sont pas “reconnus” par la voiture, mais juste “détectés” par le radar en fonction de leur position…)
En réalité…
Le FSD est une Intelligence Artificielle (IA) connectée sur les 8 caméras de la voiture.
Et cela change TOUT.
Parce que l’IA n’utilise pas de lignes de code enregistrées qui ordonnent à la voiture comment se comporter dans telle, ou telle situation (que faire avec un cycliste, que faire pour doubler un camion…)
Non.
Elle “regarde” en temps réel la route et elle s’adapte de façon immédiate à toutes les situations (feux rouges, piétons, travaux, déviations, obstacles sur la route, bouchons…)
Pour le dire de façon simple…
Elle “conduit” comme un humain.
Voire même, bientôt… mieux qu’un humain.
Parce qu’elle voit à 360° et qu’elle ne sera jamais fatiguée, ou déconcentrée par un SMS, ou ivre…
Pour réussir cette prouesse, Tesla a entraîné le réseau de neurones de son IA avec la base de données vidéos de plus de 480 millions de kilomètres déjà parcourus à ce jour par ses clients.
Aucun autre constructeur n’est capable d’en faire autant.
Parce qu’ils n’ont pas assez de données réelles de leurs utilisateurs !
Ce qui veut dire qu’aucune autre entreprise que Tesla n’est aussi proche de solutionner la conduite autonome.
Et cela pourrait se faire très vite.
L’entreprise a annoncé que le FSD serait opérationnel avant la fin de l’année.
Cela pourrait donner à Tesla plusieurs longueurs d’avance et lui ouvrir la voie royale vers le marché des taxis-robots et vers celui du transport routier autonome.
Avec cet avantage concurrentiel infranchissable, Tesla pourrait donc révolutionner le secteur de la mobilité.
Le célèbre blogueur Robert Scoble (ex de Microsoft) a résumé le livestream de Musk en disant que c’était :
“La première démonstration publique d’un robot qui se déplace dans le monde entier en regardant uniquement des vidéos.”
Bien sûr, il reste encore des progrès à faire pour que le FSD soit fiable dans toutes les situations mais…
Tesla pourrait bientôt… supprimer le volant de ses voitures !
Après tout, on peut commencer à se poser cette question :
Si c’est le FSD qui conduit la voiture, à quoi sert d’avoir encore un “conducteur” à l’avant ?
Elon Musk semble déjà avoir une idée de la réponse :
“Une fois que les régulateurs auront validé l’absence de volant, nous le supprimerons. La probabilité que le volant soit supprimé est de 100 %.”
Oui, vous avez bien lu.
Votre prochaine voiture sera peut-être… sans volant !
Aux USA, la National Highway Traffic Safety Administration a déjà accepté le fait que les véhicules équipés de systèmes de conduite automatisée spécifiques pourront ne plus comporter d’accessoires conventionnels tels qu’un volant, une pédale d’accélérateur, ou une pédale de frein.
C’est une décision monumentale.
Et cela permet d’imaginer des véhicules très différents à l’avenir.
Les sièges pourraient être orientés dans n’importe quelle direction.
Il pourrait y avoir des écrans pour regarder des films, une table pour manger, ou pour faire des réunions.
L’accent sera donc mis sur l’expérience de la mobilité, plutôt que sur la fonctionnalité de la conduite.
En d’autres termes, tout le monde sera passager.
Vous comprenez maintenant qu’il est quasi certain que Tesla va profiter à fond de l’explosion du marché des véhicules électriques autonomes.
Et le cours de son action pourrait s’envoler à des niveaux jamais vus d’ici quelques mois…
Amicalement,
Marc Schneider
