Pourquoi nos politiciens sont-ils d’aussi mauvais gestionnaires ?

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Chère lectrice, cher lecteur,

Entre 1975 et 1988, le sénateur américain William Proxmire ne s’est pas fait que des amis.

Tous les mois, il décernait le très ironique « Prix de la Toison d’or » aux organismes d’État qui gaspillaient le mieux l’argent public…

Parmi les lauréats :

  • Le Département de la Justice, pour avoir commandé une étude sur les raisons qui poussaient les prisonniers à vouloir s’évader
  • La Fondation Nationale pour la Science, pour avoir dépensé plus de 100 000 $ dans une étude qui comparait l’agressivité des perches-soleil à qui l’on faisait boire du gin par rapport à celles à qui l’on donnait de la tequila
  • Le Département de la Défense, pour avoir commandé une étude de 6000 $ sur les meilleures façons d’acheter de la sauce Worcestershire
  • La Poste Américaine, pour avoir dépensé près de 4 millions de dollars dans une campagne de publicité pour inciter les Américains à s’écrire davantage de lettres

Pas étonnant qu’à cette époque, de nombreuses associations de défense des contribuables aient vu le jour, comme la National Taxpayers Union (1977).

Car au-delà du caractère humoristique de la chose, le fond de l’affaire est grave : c’est de notre argent qu’il s’agit !

Même sans aller dans ces extrêmes, de nombreuses mesures économiques prises par nos gouvernants sont plus que discutables.

Et si le Prix de la Toison d’or n’était décerné qu’aux États-Unis, ici en France nous sommes loin d’être exemplaires…

D’un côté, des taxes extrêmement inégalitaires, comme par exemple celle sur les prix du carburant, qui a embrasé le pays avec le mouvement des Gilets Jaunes.

De l’autre, des aberrations comme la privatisation de 9000km d’autoroutes en 2005, alors même que ces autoroutes allaient commencer à générer d’importants profits.

Et ne parlons même pas des mesures de gestion de crise, comme celle que nous traversons avec le coronavirus : c’est triste à pleurer.

Mais je ne suis pas là pour distribuer les bons points à nos ministres.

Si je vous parle de ça, c’est parce que cette incapacité congénitale de nos dirigeants à faire les bons choix a peut-être une origine plus simple qu’il n’y paraît.

Ce n’est pas que l’économie est « trop compliquée », ni que la situation est « inextricable »…

C’est juste qu’ils gèrent de l’argent qui ne leur appartient pas.

« Skin in the game », la règle #1 en gestion

Vous l’ignoriez sans doute, mais je suis un lecteur assidu de l’essayiste et statisticien Nassim Taleb, connu pour sa théorie du Cygne Noir.

Dans son livre Jouer sa peau (Skin in the game, en anglais), la thèse centrale est qu’il ne devrait y avoir aucune décision prise par quelqu’un qui ne souffrirait pas des conséquences de cette décision.

En clair : on n’apprend de ses erreurs que lorsqu’on en pâtit soi-même.

Si vous devez dépenser 50 000€ en travaux pour votre maison, vous allez probablement investir cette somme de la façon la plus intelligente possible : réparer l’essentiel, aménager au mieux, choisir des matériaux avec un bon rapport qualité/prix.

Parce que c’est votre maison. Vous vivez dedans. Vos décisions ont un impact direct sur votre quotidien. Et c’est votre argent, vous savez la valeur qu’il a.

On peut donc imaginer que vous ferez des choix mesurés.

Nos politiciens font l’inverse : puisqu’ils gèrent de l’argent qui vient du contribuable pour des projets qui ne les concernent pas directement…

Même avec toute la bonne volonté du monde (et l’on sait à quel point il arrive qu’elle manque), ils ne respectent pas cette règle de « Skin in the game ».

Ils ne jouent pas leur peau.

Au pire quoi ? Ils seront vaguement impopulaires, trouveront un autre point de chute s’ils perdent les élections.

Investir, c’est jouer sa peau

Cette règle qui consiste à ne prendre des décisions que sur des sujets dont la conséquence de notre décision nous affecte, je la garde toujours à l’esprit.

J’évite d’intervenir dans ce qui ne me regarde pas… et surtout, je ne laisse pas les autres décider pour moi.

C’est pour cette raison que j’investis mon argent plutôt que de le laisser en banque.

Pour choisir les bons investissements, je travaille avec des experts qui mettent leur peau en jeu à chaque recommandation.

Car ils savent qu’à l’inverse des banquiers ou des politiciens, on les attend au tournant sur les performances de leurs conseils.

Preuve que “jouer sa peau” donne de bons résultats: ils ont fait +113% sur leurs recommandations de 2020.

Vous pouvez le faire, vous aussi : voici leur 3 meilleures recommandations pour 2021.

Ou vous pouvez laisser votre conseiller bancaire vous proposer des taux à 0,5%.

Amicalement,

Marc Schneider

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