La France coule… et Bruno rame

Chère lectrice, cher lecteur,

Durant son déplacement à Marseille le 7 juillet 2023, le Ministre de l’Économie et des Finances a donné une interview au journal La Provence, dans laquelle il a déclaré :

Bonne nouvelle, n’est-ce pas ?

Surtout qu’il n’a pas parlé au conditionnel.

Il n’a pas dit : “La France pourrait devenir…”, ou encore : “Je vais prendre des mesures pour que la France devienne…”

Non, il a dit : “La France doit devenir…”

Pour lui, c’est un objectif à atteindre avec une quasi-certitude.

Mais alors, sur quoi s’appuie-t-il pour pouvoir affirmer une telle ambition ?

Pour comprendre cela, je vais vous faire un zoom sur cinq indicateurs macro-économiques clés que le Ministre doit connaître…

 

Zoom #1 : la balance commerciale

Le solde du commerce extérieur d’un pays correspond à la différence entre ses importations et ses exportations.

Et la France est en déficit commercial tous les mois depuis 2004.

Oui, 20 ans de déficit structurel.

Et ces dernières années, la situation empire, regardez :

Cela veut dire que nous sommes de plus en plus dépendants des importations des autres pays pour nos approvisionnements en biens et en énergie.

Il y a plusieurs solutions qui seraient envisageables pour inverser la tendance :

  • redévelopper un tissu industriel fort en relocalisant de façon massive les usines de production de biens sur le territoire (et en empêchant la délocalisation de celles qui restent encore…)
  • augmenter les droits de douane sur les biens étrangers importés, lorsqu’ils viennent de pays qui produisent à bas prix à l’autre bout du monde, car ils n’ont pas les mêmes protections sociales pour les travailleurs, ni les mêmes normes écologiques

 

Mais ces solutions ne sont pas possibles car les règles de libre échange des traités européens empêchent d’appliquer ce genre de mesures économiques protectionnistes (je vais y revenir plus bas…)

  • faire une dévaluation monétaire qui pourrait rendre nos produits plus compétitifs à l’export.

 

Mais ça non plus, ce n’est pas possible, puisque nous n’avons plus de monnaie nationale.

Alors pour remonter la pente, il ne reste donc que…

La pensée magique de Bruno ?

Je ne suis pas sûr que cela suffise, regardez…

 

Zoom #2 : les défaillances d’entreprises

On observe une hausse de + 45 % du nombre global de défaillances d’entreprises sur un an (entre juin 2022 et juin 2023) :

Cette hausse est généralisée à tous les secteurs d’activités et à toutes les tailles d’entreprises.

Certains secteurs sont encore plus touchés que d’autres : + 75 % dans l’hébergement et la restauration, + 55 % dans l’industrie…

Ces faillites vont impacter de façon négative le taux de chômage en France, qui se situe déjà à plus de 7 %, selon l’INSEE.

Mais il faut quand même noter que le nombre total de défaillances sur l’année (48’673, soit 135 défaillances par jour…) reste encore inférieur au niveau pré-pandémie de 2019.

Le problème, c’est que le rattrapage se fait très vite…

Et si cela continue au rythme actuel, on pourrait dépasser les 70’000 défaillances l’année prochaine, ce qui serait un niveau historiquement élevé !

Les conséquences de ces faillites se font déjà sentir au niveau national sur…

 

Zoom #3 : la croissance économique

La Banque de France vient de réviser à la baisse ses prévisions de croissance.

Voici ses chiffres de l’évolution du PIB de la France, en glissement annuel :

  • 2022 : 2,5 %
  • 2023 : 0,7 % (estimation)
  • 2024 : 1 % (estimation)

 

C’est très faible.

Selon les prévisions du FMI, beaucoup d’autres pays auront un taux de croissance bien supérieur en 2023 :

  • Chine : 5,2 %
  • Venezuela : 5 %
  • Turquie : 2,7 %
  • États-Unis : 1,6 %
  • Suisse : 0,8 %
  • Russie : 0,7 % (et même 1,3 % en 2024, ce qui serait plus élevé que la France !)

 

La croissance française est donc atone.

Et cela veut dire qu’elle ne sera pas suffisante pour relancer un nouveau cycle économique, ni pour inciter les entreprises à embaucher.

Mais ce n’est pas tout…

 

Zoom #4 : le niveau d’endettement

L’augmentation continue de la dette publique française est catastrophique :

Selon l’INSEE, à fin mars 2023, nous avons atteint les 3’013 milliards d’euros de dettes.

Ce qui représente 112,5 % du PIB.

Parmi les 19 pays de la zone euro, on fait partie des plus endettés…

Seuls l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce sont pires que nous.

Et la situation pourrait même continuer à s’aggraver avec le projet de Loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 que le gouvernement vient de présenter.

C’est la Cour des Comptes qui alerte :

“La situation des finances publiques de la France restera en 2023 parmi les plus dégradées de la zone euro, alors que la Commission européenne juge que les risques sont élevés sur la soutenabilité de la dette publique française à moyen terme.”

Il ne faut pas prendre cette phrase à la légère.

Parce qu’une dette doit être remboursée (et là, ce n’est pas au conditionnel).

C’est une vraie obligation.

Alors à quoi faut-il s’attendre dans les prochains mois ?

Sans doute à de nouvelles coupes budgétaires dans les services publics et dans les prestations sociales (retraites, assurance chômage…)

Et ce n’est pas moi qui le dis, c’est… Bruno Le Maire lui-même !

Il vient d’affirmer : “Dans le prochain budget, nous allons réduire les dépenses dans le logement, la santé et l’emploi.”

En clair : moins d’aides publiques et plus de précarité

Et il a aussi déclaré : “Le rythme des réductions d’impôts sera lié à la croissance.”

La bonne blague…

Vu les chiffres de la croissance française que je vous ai montrés plus haut, vous comprenez que cela veut dire pas de baisse d’impôts

Au contraire.

Vous pourriez bientôt voir apparaître de nouvelles taxes, puisqu’il veut : “Basculer d’une fiscalité brune vers une fiscalité verte afin d’accélérer le rythme de la décarbonation de notre économie.”

Vous la sentez arriver, la taxe carbone pour les particuliers ?…

La dernière étape pour rembourser cette dette hors de contrôle serait une ponction directe dans votre épargne.

Mais on n’en est pas encore là.

D’ailleurs, en parlant d’épargne…

 

Zoom #5 : l’inflation

La Banque de France estime que le niveau de l’inflation va se stabiliser autour de 4 % fin 2023.

C’est plus bas que la flambée des prix qu’il y a eu en 2022, mais cela reste très élevé.

Les rendements de vos livrets d’épargne sont inférieurs à l’inflation (le Livret A n’est qu’à 3 %…)

Ce qui veut dire qu’en plaçant votre argent à la banque, vous investissez avec des taux réels négatifs.

Pour faire simple, votre pouvoir d’achat se réduit mois après mois et vous vous appauvrissez…

Et cela va continuer 18 mois de plus !

Je ne plaisante pas.

C’est Bruno Le Maire (encore…) qui vient de l’annoncer sur TF1 :

“Nous avons décidé de maintenir le taux du Livret A à 3 % au mois d’août. Ce taux sera gelé pendant dix-huit mois, au lieu de six.”

Cette décision est scandaleuse car elle ne tient pas compte (pour la deuxième fois d’affilée) de la formule normale de calcul du taux.

Et en application de cette formule, le taux du Livret A aurait dû augmenter à 4,1 %.

Mais au lieu de cela, vous n’aurez que du 3 % jusqu’en janvier 2025

 

On résume ?

La France a une balance commerciale archi-déficitaire, un nombre de défaillances d’entreprises en hausse vertigineuse, une croissance quasi nulle, un taux de chômage élevé, un niveau d’endettement stratosphérique et une inflation soutenue.

Et avec tout ça…

Bruno Le Maire nous dit : “La France DOIT devenir la première puissance économique en Europe à l’horizon 2050”.

Ok…

Vous pouvez le croire.

Moi, j’ai un doute.

D’autant plus que, malgré la crise économique, l’Union Européenne continue d’appliquer la même politique, comme si de rien n’était.

La preuve : elle vient de signer le 9 juillet 2023 un nouvel accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande !

Il vise à accroître de 30 % les échanges bilatéraux entre les deux territoires d’ici une décennie, en supprimant les droits de douane.

Le texte concerne en particulier les secteurs du vin, des fruits et de la viande, car la Nouvelle-Zélande exporte déjà beaucoup de ces produits en Europe.

Et grâce à ce nouveau traité, elle va pouvoir augmenter les quantités…

Les fédérations d’éleveurs français parlent déjà de concurrence déloyale, car Bruxelles n’a pas obtenu de la Nouvelle-Zélande :

  • l’interdiction de certains pesticides dans leurs prairies d’élevages (alors qu’ils sont interdits en Europe)
  • l’application de normes sociales et environnementales aussi élevées qu’en Europe

 

Résultat : grâce à la suppression des droits de douanes, le mouton importé de Nouvelle-Zélande, gavé aux pesticides, va traverser toute la planète dans des cargos polluants pour se retrouver dans vos rayons à un prix moins cher que le mouton français produit par votre éleveur local (et dont la ferme ne sera plus rentable).

Ce nouvel accord de libre-échange va donc contribuer (entre autres) à faire couler la filière ovine française.

Merci l’U.E.

 

N’espérez rien au niveau collectif

À ce stade, vous avez compris que la solution ne viendra pas du gouvernement, ni de la Commission européenne.

Si vous voulez vous en sortir, vous devez donc prendre les devants et agir à votre niveau.

Car même si la France est sur la pente descendante, il existe de nombreuses autres opportunités d’investissement partout dans le monde.

Il est donc possible de tirer votre épingle du jeu et de vous constituer un patrimoine financier conséquent si vous faites les bons choix.

Voici mes conseils pour devenir un bon investisseur “opportuniste” :

  • fuyez tous les placements qui sont liés de près, ou de loin, à l’État français (obligations, contrats d’assurance-vie, actions d’entreprises “nationales” comme EDF…)
  • investissez dans des entreprises encore méconnues du grand public et qui sont sur les secteurs les plus stratégiques du 21e siècle

 

Pour vous aider, découvrez ici 4 valeurs confidentielles qui pourraient vous permettre d’échapper au chaos et de ressortir de cette crise 15,5 fois PLUS RICHE que vous y êtes entré.

Amicalement,

Marc Schneider

 

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Johanne Bienvenue
Johanne Bienvenue
9 mois il y a

Bonjour Marc,
Quand j’ai lu votre message, j’ai coupé mon texte et je l’ai perdu:)
il est tard chez moi, il est 4:00 am. Je vais faire court.
Donc en gros, ce que je vous ai écris:
J’apprécierais beaucoup si vous pouviez m’aider à faire un investissement « rapidement », vous ou une autre personne. Je ne veux pas vous importuner ; comme je suis dans un monde complètement inconnu, je ne voudrais pas faire d’erreur .
Bien sûr, je vais étudier tout ce que vous avez préparé pour les débutant afin que ca devienne plus facile pour moi.. et il faut agir vite.
p.s : je suis très contente de pouvoir vous relire, j’aime beaucoup, tous les détails, c’est vraiment bien dit. Puis-je relire le dernier programme que vous m’avez montrer concernant concernant ce qui s’en vient, Merci