La BCE a compris trop tard

Tiens tiens

Chère lectrice, cher lecteur,

ÇA Y EST ! Enfin !

La Banque Centrale Européenne remonte ses taux.

Si vous me lisez depuis quelques mois, vous savez que je m’étonne de l’inaction de Christine Lagarde et ses sbires…

Car dans le même temps, la FED (banque centrale américaine) a déjà remonté ses taux 2 fois et s’apprête à le faire une troisième fois.

Aux USA, les taux sont déjà entre 1,5 et 1,75% avant la troisième hausse.

Et nous, pendant ce temps, venons tout juste de passer de 0% à 0,5%… soit 2 fois plus que ce qui était attendu (tout le monde tablait sur 0,25%).

C’est un signe éloquent : alors que les hauts fonctionnaires européens (et de nombreux ministres des États membres) minimisent depuis des mois le problème de l’inflation, la stratégie qu’ils se décident enfin à adopter est plus corsée qu’attendu.

La BCE a enfin compris…

Cette décision acte le passage à une nouvelle phase dans la gestion de crise : le déni de réalité, c’est terminé.

La BCE ne peut plus faire comme si elle maîtrisait l’inflation… car depuis le début, la vérité est qu’elle ne contrôle rien.

En fait, j’ai souvent comparé les politiques de la BCE et de la FED par commodité, mais je dois vous dire que les deux situations, en Europe et aux USA, sont très différentes.

L’inflation n’est pas de la même nature.

Car aux USA, ce sont les politiques expansionnistes et les gigantesques plans de relance qui ont amené l’inflation. En clair, ils ont imprimé trop de dollars, alors maintenant le dollar vaut moins qu’avant.

En Europe, c’est une inflation plus composite : d’une part nous avons le même problème qu’aux USA, c’est-à-dire qu’on a trop imprimé d’euros…

Mais d’autre part, et c’est le plus embêtant, nous souffrons de ce qu’on appelle une inflation importée. C’est-à-dire que le prix de nos importations essentielles explose, et qu’il se répercute sur tous les prix de l’économie…

Car par « importations essentielles » j’entends surtout les matières premières.

Or, les matières premières sont omniprésentes, donc elles font monter tous les prix… et avec la guerre et les sanctions, leur prix a explosé, je ne vous apprends rien.

Aux États-Unis, le problème n’existe pas : les Américains ont du gaz, du pétrole… et ne sont absolument pas tributaires de leurs importations. Aucune servitude vis-à-vis des Russes.

Ainsi, la politique de la FED pourrait bien, à elle seule, résorber le gros de l’inflation… Tandis qu’en Europe, les décisions de la BCE ne pourront pas tout arranger.

Pour autant, rien ne justifie un tel retard à l’allumage… car une montée des taux si tardive nous met dans une position encore plus délicate.

… mais elle a compris trop tard

On a attendu, attendu avant de monter les taux…

Alors qu’aux USA la FED resserre méthodiquement les boulons depuis mars.

Imaginez ce qu’en ont pensé les investisseurs institutionnels : d’un côté vous avez une économie qui essaie de se soigner, de l’autre une économie qui feint de ne pas voir qu’elle est malade… alors que son cas est plus grave que la première !

À qui faites-vous le plus confiance ?

Évidemment, à la première – et ça se traduit dans les chiffres. L’euro s’est largement déprécié face au dollar et a même touché son plus bas depuis… 2002.

Le graphique sur 5 ans nous dit tout du péché d’hybris européen. Le réel a fini par nous rattraper :

L’interprétation qu’on peut en faire est simple : l’euro ne suscite plus ni désir ni confiance. Ce n’est pas encore le dollar zimbabwéen, mais ça fait mal.

Et surtout… C’est avec des graphiques comme celui-ci qu’on aggrave l’inflation.

Car un euro faible, cela renchérit le coût de nos importations… et donc cela alimente la hausse des prix.

Quand en face, vous avez des économies qui se soignent et dont la monnaie s’apprécie, vous vous retrouvez dans la situation du pays pauvre qui doit se saigner pour importer ce qu’il n’est pas capable de produire chez lui

Et le problème, c’est que des économies comme la France, pourtant un des piliers de l’Europe, ont une balance commerciale de plus en plus déficitaire

Donc que le problème des importations qui aggravent l’inflation va lui-même s’aggraver !

Pour résumer le tout : on n’est pas sortis du sable

Mais ce n’est pas tout.

La situation de l’Europe, en ce moment, c’est du billard à quinze bandes. Pandémie, inflation, guerre, instabilité politique (en Italie notamment), multiples servitudes…

Tout un faisceau d’indices me laisse penser que nous ne sommes pas loin d’une mort de l’Europe (ou de l’euro), sinon d’une profonde recomposition.

Je vous en dis plus dans un prochain message.

Mais d’ici là, vous pouvez déjà protéger vos économies avec une stratégie anti-crise comme celle que je vous présente ici.

Amicalement,

Marc Schneider

La Lettre Argo Éditions

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Boutté
Boutté
1 année il y a

ILa guerre est un facteur que l’on peut annuler d’emblée . Pourquoi défendre un pays que l’on sait mafieux jusqu’au sommet contre un autre qui ne nous a rien fait et veut bien nous vendre l’énergie qui nous manque ?

Ludovic
Ludovic
1 année il y a

J’aurais voulu avoir votre avis sur un sujet concernant les actions Amazon selon vous est-ce que c’est le bon moment pour investir sachant que c’est actions qui vallait 3000€ valent maintenant 120€