Retour sur quelques semaines agitées…
Chère lectrice, cher lecteur,
Ces dernières semaines ont été plutôt intenses sur les marchés.
Si vous détenez des actions, vous avez dû vous faire une petite frayeur :
Le NASDAQ depuis 30 jours
Le S&P500 depuis 30 jours
Le CAC40 depuis 30 jours
Vous voyez : les marchés ont tous fait la même chose.
Ils sont écroulés fin novembre, et depuis quelques jours ça repart à la hausse.
Mais alors… est-ce le premier signe d’un krach, ou une « pause » des marchés avant de repartir à la hausse ?
Pourquoi ça a baissé : Omicron… et le reste
Pour répondre à cette question, on doit comprendre pourquoi ça a baissé.
Est-ce un ensemble de mauvaises nouvelles temporaires, un mouvement de panique irrationnel… ou quelque chose de plus profond ?
Évidemment, il y a d’abord Omicron.
L’annonce d’un nouveau variant, même si on commence à s’y faire… ça fait toujours tanguer la Bourse.
C’est normal, mécanique même : si le variant est plus dangereux, on imagine aussitôt les frontières qui se ferment, les usines qui tournent au ralenti, les citoyens confinés… autant de mesures qui sapent l’économie.
Or, comme la Bourse est impactée d’abord par la psychologie, et ensuite par les faits, les marchés ont baissé à l’annonce du nouveau variant, avant de « digérer » l’information, et d’intégrer ce qui rend Omicron différent de Delta : il semble certes plus contagieux… mais au moment où j’écris ce message, aucun décès ne lui a officiellement été imputé.
De toute manière, laissez tomber l’idée que cette pandémie puisse être gérée rationnellement : depuis le début, nos dirigeants nous prouvent qu’ils en sont incapables.
Il n’y a aucune raison que les marchés soient, d’emblée, plus raisonnables.
Cela ne veut pas dire qu’Omicron va plomber les marchés. Cela veut dire qu’il peut les faire tanguer, mais qu’il est toujours préférable d’attendre avant de paniquer – voire de ne pas paniquer du tout.
Car si Omicron est effectivement moins virulent que Delta, il se pourrait que les indices repartent fortement à la hausse.
Mais cette baisse des marchés, ce n’est pas qu’une histoire de variant.
150 000 hommes aux portes de l’Ukraine ?
Depuis plusieurs jours, la tension monte à la frontière russo-ukrainienne.
Selon les services de renseignement ukrainiens, près de 150 000 soldats russes sont déployés à la frontière est de l’Ukraine.
Des vidéos de chars d’assaut russes circulent sur les réseaux sociaux, et l’on craint un conflit ouvert dans la région du Donbass.
En réaction, l’Ukraine demande le soutien de l’OTAN… et ses alliés envisagent, avant ou en parallèle de l’escalade militaire, qui serait gravissime, des sanctions économiques contre la Russie.
On parle d’empêcher les grandes banques russes de convertir leurs roubles en dollars, de restreindre les possibilités d’achat de dette russe par les investisseurs privés… En clair : isoler la Russie pour l’affaiblir et la faire renoncer.
Mais comme moi, vous commencez à connaître Poutine.
Pas le genre d’homme à se laisser dicter sa conduite par de vieux politiciens libéraux… d’autant qu’il pourrait compter sur le soutien de puissances comme l’Inde et la Chine, contre lesquelles nous pesons de moins en moins.
C’est une situation géopolitique complexe, sur laquelle il ne sert à rien d’établir ses conjectures.
La vérité, c’est qu’il faut admettre qu’on ne sait pas ce qui va se passer.
Le pétrole flambe – avec ses conséquences économiques
Vous vous souvenez peut-être de ma lettre du 23 octobre dernier : Vers un supercycle des matières premières ?
J’y annonçais le début d’un cycle haussier pour les matières premières, le genre de cycle qui peut durer plusieurs années.
Il semblerait que cette théorie se confirme, notamment en ce qui concerne le pétrole.
De nombreux facteurs expliquent cette hausse, mais elle a récemment été alimentée par la décision des Saoudiens d’augmenter leurs prix, et la perspective déçue d’un retour du pétrole iranien sur les marchés…
Or, la hausse du pétrole, ce n’est pas seulement mauvais pour les ménages.
C’est mauvais pour toutes les entreprises qui en ont besoin, soit énormément d’entreprises qui vont voir leurs coûts grimper… et qui vont soit péricliter, soit répercuter ces hausses sur le prix de leurs biens et services.
C’est tout le tissu industriel qui risque de trinquer… Alors forcément, si vous avez des actions pétrolières, c’est le jackpot – mais le reste de l’économie grimace.
Quelques raisons plus profondes…
On vient de parler conjoncture. Mais il y a aussi des tendances plus profondes, plus sous-jacentes… donc, plus préoccupantes, qui président à cette baisse des marchés.
On parle d’un durcissement de la politique monétaire américaine, qui est cruciale pour l’équilibre économique mondial.
On parle de l’inflation galopante aux États-Unis, qui, puisque tous les acteurs nous répètent qu’elle est sous contrôle, semble définitivement hors de contrôle.
On parle du défaut de paiement d’Evergrande, le géant immobilier chinois, qui risque de faire trembler le monde entier.
Tous les secteurs exportateurs craignent un ralentissement de la croissance chinoise, puisque l’Empire du Milieu est le premier importateur mondial de presque tout.
Mais alors… faut-il paniquer ?
Un krach se présage-t-il ?
Quelles conclusions tirer de ces éléments ?
Oui, la situation mondiale est complexe.
Oui, imprimer de l’argent comme si demain n’existait pas, c’est mal.
Ne croyez pas tous ceux qui vous disent que ce qu’on fait aujourd’hui n’aura aucune conséquence. C’est faux.
Mais ne soyez pas décliniste non plus.
N’ayez pas une vision statique de l’Histoire, de l’économie, des entreprises… Les grands ensembles, quoique sujets à l’inertie, sont dynamiques et adaptables.
Crise géopolitique ou pas, pandémie ou pas, nous restons au milieu d’une phase de développement technologique sans précédent.
Notre économie est en pleine révolution… et les marchés continuent à monter parce que le sentiment « TINA » – There is no alternative reste fort : les taux d’intérêt sont bas, l’inflation guette… alors mieux vaut financer des entreprises.
Et ces entreprises, qui font des découvertes, auront peut-être la possibilité de nous sortir de certaines ornières.
Nouvelles énergies, nouveaux marchés, nouvelles thérapies… Les grands enjeux du siècle ne sont pas insurmontables.
Ce n’est pas de l’angélisme, ce n’est pas un vœu pieu.
Je ne suis juste pas de ceux qui sont pessimistes parce que s’il survient une crise tous les 15 ans, ils pourront dire « J’avais raison ! ».
Je suis de ceux qui font le pari de vivre et d’investir pendant ces 15 ans – plutôt que d’attendre le déluge.
La seule précaution que je prends, c’est celle d’investir sur des fondamentaux solides.
Sur des entreprises comme celles-ci, qui sont mes préférées pour 2022.
Et d’avoir toujours un peu de cash, et quelques positions défensives comme les matières premières.
Amicalement,
Marc Schneider
PS : Pour mettre en perspective les baisses récentes, voici les 3 indices dont nous avons parlé au début de cette lettre… à l’échelle des 12 derniers mois, alors que la situation mondiale était déjà très difficile :
Le NASDAQ,
Le S&P500,
Et notre bon vieux CAC40 !
Oui pour l’instant je gagné pas grand chose en bourse
Mais depuis 15uours j’ai suivi vos conseils acheter lumentum et degital il y en a une autre mais vs aviez dit attendre 150usd elle est a 165 donc j’attends
Pour les 2 premier es pris 4%
Dans mon pea j’ai carmat si je vends je perds 10000 c’est dingue et je récupère 7500 comment faire pour récupérer ma petite sur une autre action? Ça fait très longtemps que je l’ai merci si vs pouvez me conseiller Bonne journée genevieve.bahu@gmail.com
Bonjour,
Je trouve cette lettre pertinente.
Elle a le mérite et l’intérêt de parcourir les causes possibles des comportements de marchés actuels et futurs.
Je suis pour qu’un point comme celui-ci soit rédigé régulièrement.
Merci beaucoup.
bonjour à vos services , merci beaucoup pour cet éclaircissement des marchés économiques et plus précisément concernant le supercycle des matières premières très à l’honneur en ce moment. bonne fin de semaine
cordialement
pierre garcia
Actuellement certains gros investisseurs quittent le navire. La situation mondiale est délicate. Le covid permet de financer et masquer la crise. Il serait temps que l’Europe se stabilise. Nous sommes entrés dans la troisième guerre mondiale. Bon courage.
très sensible à vos remarques, je vous rejoints dans vos analyses. merci cordialement
Bonjour,
Merci pour vos analyses fort intéressantes.
J’ai une petite question concernant le portefeuille recommandé sur Profits asymétriques. Dans le dossier de Septembre, la révolution du Low code, vous avez recommandé d’acheter Appian (APPN). Cependant je ne vois pas ce titre dans le portefuille sur le site. Est-ce une erreur ou cela veut-il dire que vous ne recommandez plus ce titre?
Cordialement.
Cyril