Coup d’état de l’UE contre ses propres États membres

Chère lectrice, cher lecteur,

Pour certains dirigeants européens, le concept de “pays souverain et démocratique” est aujourd’hui obsolète.

Il faut passer à autre chose.

Et pour accélérer le mouvement vers une fédération européenne toujours plus intégrée et dans laquelle les nations sont dissoutes, ils préparent en ce moment une réforme majeure des traités de l’Union européenne (UE).

Les grandes chaînes TV “d’info en continu” ne vous en ont pas parlé ?

Oh, comme c’est bizarre…

Pourtant, nous sommes à six mois des élections des députés au Parlement européen.

Ce serait le moment idéal pour débattre de ce futur texte qui va tous nous concerner, non ?

Ceux qui réclament votre voix pour se faire élire au mois de juin ne devraient-ils pas parler que de ça sur tous les plateaux télés ?

Parce que voici ce qui se prépare dans votre dos…

 

La grande “mise à jour” de l’UE

La Commission des Affaires Constitutionnelles (AFCO) a voté fin octobre un projet pour transformer en profondeur le fonctionnement de l’UE.

Pour le dire de façon simple, ils veulent transformer l’UE en État.

C’est officiel, Mario Draghi – ancien vice-président de Goldman Sachs et ex-président de la Banque centrale européenne – a même déclaré :

“Aujourd’hui, le modèle de croissance s’est dissous, et nous devons réinventer une façon de croître, mais pour cela, nous devons devenir un État.”

Leur plan est donc d’instaurer de nouvelles règles qui vont leur permettre de diriger l’UE en se passant de l’avis des pays membres.

Comme le dit l’eurodéputé belge Guy Verhofstadt :

“Nous ne sommes actuellement pas préparés pour l’absolue nécessité d’une Union européenne élargie à 35, ou 37 États membres. Faisons une réforme substantielle qui en finisse de fait avec cette approche intergouvernementale d’unanimité.”

Alors concrètement, que prévoit ce texte ?

 

Mesure #1 : suppression des droits de veto nationaux

Dans les traités actuels, il faut un vote à l’unanimité pour décider de la politique étrangère, de la sécurité commune, de la citoyenneté, de l’adhésion à l’UE, ou encore du financement de l’UE.

Cela veut dire que chacun des 27 États de l’UE a un poids équivalent dans les prises de décisions qui concernent ces domaines considérés comme “sensibles”.

C’est le principe d’un pays = une voix (quel que soit son poids démographique).

Et c’est important, car cela assure une bonne entente globale entre les États membres au sein de l’UE, en garantissant qu’il n’y ait pas de “petits” pays (la Grèce, ou Chypre, comptent autant dans la balance que la Pologne, ou l’Allemagne).

Mais ça, c’était avant…

Comme certains États ont tendance à “mal” voter sur certains sujets, leur droit de veto devient gênant pour les dirigeants européens.

Alors ils veulent s’en débarrasser !

François-Vivien Guiot, maître de conférences au Collège d’études européennes et internationales de l’Université de Pau et des pays de l’Adour, l’explique de façon claire :

“Ce qui a suscité le sentiment d’une nécessaire réforme, c’est la faculté de blocage de la Hongrie face à la volonté des autres États de sanctionner la Russie.”

Pour mettre fin à ce droit de veto, la réforme prévoit donc de remplacer le vote à l’unanimité par un vote à la majorité qualifiée dans tous les domaines des politiques européennes (à l’exception des décisions concernant l’admission de nouveaux États membres).

Cela sous-entend que les “petits” pays n’auraient plus le poids nécessaire pour faire entendre leur voix et qu’ils devraient se plier aux décisions prises par les autres, même si ces décisions vont à l’encontre de leurs intérêts nationaux, ou de la volonté de leurs peuples…

 

Mesure #2 : donner plus de pouvoir (tous les pouvoirs ?) aux dirigeants européens

La Commission européenne changerait de nom pour devenir l’Exécutif européen et ses membres seraient réduits à 15 commissaires (au lieu des 27 actuels).

Cela veut dire que seules 15 personnes (non élues) prendraient les décisions pour l’ensemble de tous les États membres (27 aujourd’hui, mais à terme ils veulent élargir l’UE à 35, voire même 37 pays…)

L’Exécutif européen serait dirigé par un Président de l’Union européenne qui serait nommé par le Parlement européen et approuvé par le Conseil européen (c’est-à-dire les chefs d’États des pays membres).

Cet organe exécutif de l’UE aurait donc un très grand pouvoir politique et ses résolutions s’appliqueraient à tous les États membres, quelle que soit la ligne politique du gouvernement élu à la tête de chaque pays.

Le Parlement européen, de son côté, verrait l’augmentation de son pouvoir législatif.

Il gagnerait un droit d’initiative pour proposer, modifier, ou abroger les textes de loi (ce qu’il ne peut pas faire pour le moment).

Et en plus, il deviendrait colégislateur pour l’adoption du budget pluriannuel de l’UE.

 

Mesure #3 : création d’une armée européenne

L’objectif est d’avoir sous le commandement de l’UE des unités militaires et une capacité permanente de déploiement rapide.

Et ce qui intéresse en particulier les dirigeants bruxellois, c’est de mettre la main sur la force de dissuasion nucléaire française (unique en Europe), pour la mettre au service de l’UE…

Ou plutôt au service des USA, puisque la direction des opérations de la future armée européenne serait intégrée dans le giron de l’OTAN (et donc pilotée par Washington).

Il y a encore de nombreuses autres mesures prévues par ce texte (liste intégrale disponible ici)

Mais pour résumer, elles visent toutes à donner des compétences étendues, voire exclusives, à l’UE pour qu’elle définisse à la place des États leurs politiques d’immigration, de santé publique, d’éducation, de négociations d’accords sur le changement climatique, etc…

De fait, les pays membres n’auraient plus leur mot à dire sur tous ces sujets et ils devraient juste suivre les décisions prises par l’UE.

Dans mon prochain message, je vous montrerai comment les dirigeants européens ont prévu de faire passer cette réforme fondamentale des traités de l’UE en toute discrétion

Amicalement,

Marc Schneider

 

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Joncour
Joncour
4 mois il y a

Bien. Mais comment agir contre cette hystérie qui veut nous étouffer et d’ailleurs quel est leur but final… Faudra-t-il prendre les armes ?
Cette médiocrité violente, comment ne pas la laisser proliférer ?

Benard
Benard
4 mois il y a
Répondre à  Joncour

En effet je suis de votre avis ou allons nous ? Pourquoi nos dirigeants font tout pour que nous ne soyons pas au courant ??

Bonnel
Bonnel
4 mois il y a

Il n’est pas possible de laisser faire cela. Chaque pays membres doit dire non ! Où sera la liberté des pays membres ????

Marc
Marc
4 mois il y a

Ces informations sont très intéressantes mais la façon dont vous les présentez est pour le moins partisane (je comprends que vous êtes contre).
Le vote a l’unanimité a jusqu’à présent été plus un frein qu’une protection.
Par ailleurs il y a toujours eu des anti européens et le fait de vouloir donner plus de pouvoir au parlement européen (élu) est une excellente chose et leur permettra de faire entendre leur voix.
Bref, je vois dans ce projet de quoi se réjouir (si on est européen) plutôt que de s’inquiéter.

carchereux bruno
carchereux bruno
4 mois il y a

Merci de la clarté de ces informations

Bernard
Bernard
4 mois il y a

C’est inadmissible la France doit rester souveraine pour son armée, cela comprend aussi la police et la gendarmerie sa santé, sa justice. La justice l’UE étant en dessous des lois de la France son industrialisation son patrimoine et sa nature. Elle doit lutter contre la loi des USA qui permet d’intervenir sur d’autres pays, sa culture et refuser les quotas de films usa et refuser les musiques étrangères en 440 Hertz et revenir en 432 Hertz etc……!!!

Maubersa
Maubersa
4 mois il y a

Il vaut bien mieux être « piloté » par Washington qu’écrasé par Moscou

MARTINEZ Maurice
MARTINEZ Maurice
4 mois il y a

Bonjour ,
J’avais compris depuis longtemps qu’un jour on irait vers cette Europe « intégrale ». Je ne pensais pas que ce serait si rapide. Et surtout, qu’elle serait Indépendante.

Le très mauvais côté, sera qu’elle devienne la « colonie » de l’Amérique.

Boineau
Boineau
4 mois il y a

Face à ce coup d’état contre les peuples seul le programme électoral de l’UPR peut nous sauver. Vous savez quoi voter aux Européennes sinon nous rentrerons dans la nuit sans combattre et avec le déshonneur

Belrami
Belrami
4 mois il y a

Bonsoir, tout ceci n’augure rien de très bon pour notre avenir.
Ce qui est particulièrement inquiétant : ce sont des fonctionnaires qui dirigent ces instances… Et les élus font de la figuration.
Quant à leur volonté d’intégrer la dissuasion nucléaire française au sein de la future armée européenne ? J’espère que nous ne serons pas suffisamment fou pour accéder à ce projet. De plus, depuis les premiers essai et jusqu’à présent, cette dissuasion française représente un cout financier énorme pour notre pays… Irait-on jusqu’à en faire cadeau ??
Cordialement.
Belrami

lhermie
lhermie
4 mois il y a

la France à perdu ses VALEURS le plus URGENT c’est LA SANTÉ, la justice, le RESPECT la LIBERTÉ.
Où allons-nous ??? Pensons à nos enfants et petits enfants ; FAUDRA-T-IL PRENDRE LES ARMES ???