Comprendre le web 3.0 et les DAO en 5 minutes

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Chère lectrice, cher lecteur,

2020 a été l’année de la DeFi.

2021 a été l’année des NFT.

2022 sera l’année des DAO et du Web 3.0.

J’ai déjà parlé de ce qu’était la blockchain, de comment fonctionnait la DeFi ou de ce qu’étaient vraiment les NFT dans différentes lettres ces derniers mois.

Aujourd’hui, j’aimerais vous proposer, dans la pure tradition Argo, de prendre un peu d’avance sur le grand public en comprenant réellement de quoi on parle quand on utilise l’expression « web 3.0 » et ce que sont les DAO (Decentralized Autonomous Organizations) qui le composent.

D’abord, qu’est-ce que le web 2.0 ? Et 1.0 ?

Si je vous parle de web 3.0, vous vous doutez qu’il y a eu un 2.0 avant lui… et encore avant, un web 1.0.

Commençons par là.

Le web 1.0 est la première version d’Internet. On la surnomme « read-only Internet », ce qui veut dire « l’Internet où on ne fait que lire ». Et c’est vrai que le web 1.0 ne permettait pas de faire beaucoup plus que consulter des pages web, envoyer des e-mails et éventuellement interagir sur des forums.

Ce web 1.0 a duré de 1989 à 2004 environ, avant d’être « amélioré » par un ensemble de services beaucoup plus dynamiques, qui ont formé le web 2.0 qu’on connaît aujourd’hui : blogs, réseaux sociaux, contenus interactifs, streaming vidéo…

C’est à partir du web 2.0 que les GAFAM ont débuté leur conquête du monde et que les smartphones se sont généralisés.

Or, s’il a permis d’enrichir l’expérience utilisateur d’Internet, le web 2.0 a aussi rendu possibles tous les excès autoritaires qu’on peut imaginer

 


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Les limites du web 2.0

Internet devait être un outil dépourvu de censure, capable de transcender les frontières et les institutions, de rendre aux individus les moyens de s’organiser comme ils l’entendent… cela peut sembler amusant aujourd’hui qu’il est surtout une plateforme commerciale, mais Internet portait jadis en lui une forte charge d’utopie.

Malheureusement, le web 2.0 a complètement démoli les projets d’un web libre et participatif.

Sa caractéristique principale est la concentration des plateformes entre les mains d’un petit nombre d’entreprises… les GAFAM, Google Amazon Facebook Apple et Microsoft.

Ces plateformes sont incontournables, à commencer par Microsoft et Apple qui se partagent le quasi-monopole des systèmes d’exploitation (Windows et iOS).

Par ailleurs, le pouvoir des GAFAM grandit à mesure qu’elles enregistrent de nouveaux utilisateurs, tout comme leur intérêt pour le public : un réseau social ne sert que si on peut y retrouver ses amis, donc si tous les utilisateurs convergent au même endroit

Et tous ces utilisateurs au même endroit génèrent des données à chaque interaction, puis toutes ces données viennent nourrir les algorithmes des géants du web, qui monétisent sur notre dos la connaissance intime que nous leur avons permis d’acquérir sur nous-mêmes.

Non seulement nous nourrissons volontairement des entreprises gigantesques qui se nourrissent de nous… mais ces plateformes possèdent également le droit de censurer comme bon leur semble utilisateurs et contenus, ainsi que de favoriser la circulation d’informations au détriment d’autres – c’est ce qu’on appelle de la propagande, tout bonnement.

Sous couvert de « chasse aux fake news » et « lutte contre la haine », les GAFAM sont généralement pourvoyeurs d’une idéologie et d’une vision du monde ultra-progressistes, assez enclins à faire la chasse aux individus et organisations qui ne souscrivent pas leur vision.

Par ailleurs, la centralisation rend ces plateformes fragiles, avec des attaques informatiques fréquentes et des fuites de données parfois massives… Sans parler de la possibilité de dérive totalitaire induite par la prise de contrôle des géants du web par des gouvernements – d’ailleurs, pas besoin d’invoquer l’exemple-repoussoir chinois : on sait que les GAFAM collaborent le plus volontiers avec le Renseignement Américain dans le dos de leurs utilisateurs.

Web 3.0 : retour vers l’utopie

Le web 3.0, c’est le remplacement des différentes parties et fonctions du web 2.0 par des alternatives décentralisées et ultra-sécurisées, conçues sur la blockchain.

Il s’agit de remplacer à la fois les composantes techniques fondamentales d’Internet, comme les bases de données, les navigateurs, les serveurs web, les systèmes de stockage, les puissances de calcul, les systèmes d’indexation de données ou de connectivité…

Mais aussi les applications web et les sites eux-mêmes, qui seront remplacés par des dApps (applications décentralisées) et les DAO (organisations autonomes décentralisées).

Ainsi, nous utiliserons des services semblables à ceux que nous connaissons aujourd’hui comme Twitter, YouTube ou Spotify… mais décentralisés, c’est-à-dire qu’il n’y aura pas d’entreprise toute-puissante qui pourra intervenir et décider de changer unilatéralement les règles de la plateforme en cours de route (ou bannir des utilisateurs, ou altérer les diffusions de contenus dans des buts politiques).

Seule une équipe de développeurs proposera un projet conçu sur la blockchain avec un white paper et un ensemble de smart contracts, émettant éventuellement un token de gouvernance permettant aux utilisateurs de participer aux décisions concernant les possibles évolutions de la plateforme.

Par exemple, Audius, le Spotify décentralisé, permettra aux utilisateurs de « sponsoriser » leurs musiciens préférés, et ceux-ci pourront choisir librement la façon dont ils souhaitent être rétribués pour mettre leur musique sur la plateforme… entre autres fonctionnalités qui garantissent un traitement équitable des acteurs de la plateforme par design.

Au-delà de cette évolution des rapports de force, le web 3.0, s’il est décentralisé, permettra d’éviter la concentration et l’accumulation des données utilisateur : il n’y aura pas de serveur centralisé pour collecter les données… elles seront stockées de façon décentralisée, inexploitables et protégées.

Évidemment, le fait de faire disparaître la notion d’entreprise « en charge » du service web permet aussi d’éviter la préhension de celui-ci par des gouvernements un peu trop intrusifs

DAO : de nouvelles façons de s’associer

Le web 3.0, c’est aussi l’essor généralisé des DAO, les organisations autonomes décentralisées. Les DAO réunissent des individus autour d’un objectif commun, comme c’était le cas du tout premier DAO, nommé… TheDAO.

TheDAO était un fonds participatif de capital-risque : en achetant les tokens émis par le DAO, les investisseurs pouvaient non seulement toucher une partie des gains le cas échéant, mais aussi participer aux décisions d’investissement, voter pour la gouvernance du fonds… tout en ayant accès, par la force du nombre, à des opportunités d’investissement normalement inaccessibles au grand public.

Malheureusement, lancée un peu trop tôt sans audits de sécurité, la plateforme a été piratée… mais depuis, d’autres DAO du même genre ont été lancés.

D’autres types de DAO, comme ConstitutionDAO, se sont organisés pour lever des fonds dans un but précis : acheter une copie originale de la Constitution des États-Unis, dont tous les investisseurs possèderaient une petite partie via leurs tokens ConstitutionDAO – pour la petite histoire, ils n’ont pas gagné l’enchère.

Mais pour donner un exemple plus « pratique », pensez à Christophe Dettinger, l’ex-boxeur, figure des gilets jaunes, qui avait été mis en examen après avoir affronté des gendarmes en marge d’une manifestation.

Une cagnotte de soutien avait été lancée sur la plateforme de financement Leetchi pour l’aider à payer ses avocats. Christophe Dettinger avait pu compter sur près de 9000 donateurs… et la cagnotte avait atteint 145 000€.

Vous savez ce qui s’est passé ensuite ?

La justice a ordonné de fermer la cagnotte et Dettinger n’a jamais touché l’argent. Leetchi a obéi et remboursé les donateurs.

Si à l’époque on avait créé une « DettingerDAO », les donateurs auraient pu envoyer l’argent de façon sécurisée, un smart contract leur garantissant que l’argent irait à l’ex-boxeur, et il n’y aurait eu aucune entreprise sur laquelle faire pression pour annuler la cagnotte.

Des DAO de ce genre ont été créé aux États-Unis pour soutenir Julien Assange, fondateur de WikiLeaks, ou Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road.

Les DAO permettent de créer de nouvelles façons de s’organiser de manière décentralisée, inattaquable et « trustless » – les smart contracts permettant à l’organisation d’être vraiment autonome de tout contrôle humain.

Bien sûr, les DAO ont aussi un rôle important à jouer dans la finance décentralisée, comme c’est le cas de MakerDAO qui permet de contracter et de rembourser des prêts de façon automatique, ou Curve Finance, qui permet de toucher des intérêts sur ses stablecoins.

Les DAO Metaverse, comme Decentraland, sont eux aussi de cette avant-garde enthousiaste et foisonnante qui façonne le web de demain…

Mais s’il faut garder une chose à l’esprit, c’est que le web 3.0 a le potentiel pour être un antidote au totalitarisme technologique et aux dystopies rendues permises par l’essor des algorithmes à la botte des actuels géants du web.

D’ailleurs, la blockchain connaît en ce moment une véritable révolution : un projet qui a tout juste 5 ans serait sur le point de faire tomber l’écosystème bancaire traditionnel… avec à la clé un énorme potentiel de croissance pour sa cryptomonnaie. Tous les détails sont ici.

Amicalement,

Marc Schneider

La Lettre Argo Éditions

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chris
chris
2 années il y a

Bonjour,

merci de vos infos , souvent justes.
On peut vivre sans les sytemes américains , du moins les limiter.
Linux ( et ses dérivés) fonctionne plutot bien en remplacement de microsoft.
Frefox ou duckduckgo / dailymotion remplacent à peu près correctement google/youtube.
Ne plus utiliser amazon , paypal , ebay n’est pas insurmontable.
il reste le probleme des système apple/android qui restent incontournables .
Aux européens de comprendre on sont lurs intérèts !!
bonne continuation

garcia
garcia
2 années il y a

bonsoir à vos services, merci pour l’envoie de la newsletter financière et économique gratuite de ce jour intitulée  » comprendre le web 3.0 et les DAO en 5 minutes » assez intéressante et utile. j’approuve sincèrement le geste de votre maison d’édition à mon égard. bonne semaine à toute votre équipe.
cordialement
pierre Garcia

Jean-Luc
Jean-Luc
2 années il y a

merci marc, ces informations me seront précieuses dans l’élaboration de mon projet en formation bio noix afin d,aider les pays africains a se sortir eux mêmes du problème de la pauvreté en adoptant des nouvelles pratiques industrielles en matière de la formation de la main d’oeuvre qui se réfère a L,industrie de la transformation de noix pour la consommation humaine. Une telle entreprise serait définitivement du type que vous le dites dans votre article soit une organisation décentralisée autonome mais les token seraient stokés ou ? il y a pas de banque.

Marc Schneider
Éditeur
Marc Schneider
2 années il y a
Répondre à  Jean-Luc

Bonjour Jean-Luc, merci pour votre message ! Les organisations du type DAO sont probablement une bonne option pour votre projet, surtout si vous prévoyez de collaborer avec des pays où les banques sont peu ou pas présentes. L’écosystème blockchain, sur lequel sont construits les DAO, est précisément conçu pour se passer de banques. La blockchain est un programme informatique sécurisé qui nécessite uniquement une connexion Internet. Je ne peux malheureusement pas encore vous prêter assistance pour les détails techniques, n’étant pas moi-même informaticien, mais vous pouvez commencer à glaner des informations plus techniques par exemple sur le site Binance Academy : https://academy.binance.com/fr/articles/how-to-create-a-dao. Bon courage à vous !