Chère lectrice, cher lecteur,
“Il faut aimer perdre de l’argent, détester en gagner, aimer perdre de l’argent, détester en gagner…”
Cela semble insensé, mais ne vous inquiétez pas.
Je ne vais pas vous dire qu’il est bon de perdre de l’argent…
Je ne fais que partager le mantra qu’Everett Klipp, négociant en céréales à Chicago, se répétait à lui-même il y a de nombreuses années.
Klipp a compris que les êtres humains ont tendance à penser de manière directe, de sorte que la plupart d’entre eux supposent que l’objectif de l’investissement est de gagner de l’argent sur chaque transaction.
Klipp voulait “surmonter ce côté humain qui nous caractérise”.
Le trader et auteur Mark Spitznagel utilise ce même mantra en ouverture de son livre de 2013 “The Dao of capital : Austrian investing in a distorted world” (Le Dao du capital : l’investissement autrichien dans un monde déformé).
Spitznagel est surtout connu pour avoir fondé Universa Investments, un fonds spéculatif basé à Miami qui défend “l’approche détournée”, représentée justement par le mantra paradoxal de Klipp.
Comme il l’explique :
“Plutôt que de suivre la voie directe du gain immédiat, nous allons chercher la voie difficile et détournée de la perte immédiate, une étape intermédiaire qui engendre un avantage pour un gain potentiel plus important.”
D’autres appelleront cela la “couverture du risque de queue”, mais cela revient au même.
Pour faire simple, il s’agit d’accepter des pertes régulières et minimes – par exemple en détenant des options de vente – en contrepartie de la possibilité d’obtenir occasionnellement des rendements massifs qui compenseront largement toutes les pertes.
C’est presque comme un billet de loterie, sauf que des gens comme Klipp et Spitznagel semblent avoir considérablement réduit le rôle de la chance sur le long terme… suffisamment pour pouvoir en vivre.
Je ne recommande pas l’approche détournée pour les particuliers…
La plupart des gens n’y parviennent pas.
Il faut trop de discipline pour continuer à perdre et perdre, en attendant le jour où l’on récupérera tout et plus.
C’est un acte aussi peu naturel que de sauter d’un avion en parfait état de marche, même avec un parachute. Cela me rappelle les stéréotypes des riches qui allument des cigares avec des billets de 100 dollars dans les vieux films.
Pouvez-vous imaginer expliquer à votre conjointe que vous avez trouvé un excellent moyen de gagner de l’argent, mais qu’il vous faudra en perdre la plupart du temps, année après année, jusqu’au jour où le marché s’effondrera et où vous pourrez faire fortune ?
Ce serait une discussion surprenante dans votre foyer :
“Répète après moi, chérie : j’aime perdre de l’argent, je déteste gagner de l’argent, j’aime perdre de l’argent, je déteste gagner de l’argent…”
Attention, n’essayez pas de faire cela chez vous, cette cascade est réservée aux professionnels.
Mais je veux seulement que vous sachiez que cette approche existe, qu’elle est difficile à mettre en œuvre et que des gens comme Spitznagel, ou encore l’auteur Nassim Taleb, en connaissent bien les rouages.
Taleb est célèbre pour avoir parié sur le lundi noir de 1987, lorsque le Dow Jones Industrials Average a chuté de plus de 22 % en une journée. Avant le krach, Taleb avait acheté des options sur l’eurodollar pour quelques centimes. Lorsque le krach s’est produit, il les a vendues pour 3, 4, 5 dollars, ou plus, gagnant parfois cent fois sa mise, ou plus !
Spitznagel et Taleb ont également créé en 1999 un fonds de placement, Empirica, qui a fait fortune lors de l’éclatement de la bulle Internet.
En 2008, Spitznagel et Taleb ont créé Universa, qui a réalisé un bénéfice d’un milliard de dollars alors que se déroulait la plus grande crise financière depuis la Grande Dépression.
Mais soyez conscient que le reste du temps, ces fonds perdent de l’argent et chantent tout bas : “Je déteste gagner de l’argent, j’adore en perdre…”
C’est pourquoi cette approche est déconseillée à la plupart des investisseurs particuliers.
Au lieu de cela, je vous recommande plutôt de vous concentrer sur un mantra différent…
Préparer, ne pas prédire…
Cette semaine, Taleb a fait la une de l’actualité en suggérant qu’une “spirale de la mort” massive allait se produire en raison des emprunts et des dépenses incontrôlés des gouvernements.
Lors d’un événement organisé par Universa lundi soir, il a déclaré :
“Si le Congrès continue à repousser la limite de la dette, vous finirez par avoir une spirale de la dette. Et une spirale de la dette, c’est comme une spirale de la mort.”
Mais il est tout simplement trop difficile, d’un point de vue politique, d’empêcher le gouvernement d’accumuler sans cesse de nouvelles dettes.
Car s’ils faisaient de la réduction de la dette une priorité (c’est-à-dire de la réduction des dépenses publiques), le résultat pourrait facilement être une récession douloureuse qui toucherait des millions d’Américains, et les politiciens ne veulent pas de ce retour de bâton.
Pourtant, laisser la dette s’accumuler ne fait qu’aggraver l’inéluctable dépôt de bilan, quel que soit le moment où il se produira.
Taleb ne prédit pas qu’une spirale de la mort se produira à un moment précis. Il se contente de penser à ces événements. Après tout, son livre le plus célèbre est le best-seller de 2007 “The black swan : the impact of the highly improbable” (Le cygne noir : l’impact des événements hautement improbables).
Mes lecteurs réguliers connaissent ma façon de préparer l’avenir.
Permettez-moi donc de vous dire ce qui me fait peur aujourd’hui. Il ne s’agit pas tout à fait d’une “spirale de la mort” de la dette, mais je m’attends tout de même à ce qu’elle se termine par un krach…
Des fissures apparaissent dans les “Sept Magnifiques”…
En fait, il ne s’agit déjà plus que des “Six Magnifiques”, puisque Tesla a glissé au neuvième rang mondial en termes de capitalisation boursière, après Berkshire Hathaway et Eli Lilly.
Alphabet a perdu 110 milliards de dollars de valeur récemment, lorsque l’action a chuté de 6 %, à cause de la faiblesse des recettes publicitaires qui a entaché les résultats trimestriels.
Est-ce le début de la fin de la domination d’Alphabet dans le domaine de la publicité basée sur les recherches internet ?
Je ne sais pas, et cela n’a pas d’importance.
Tout ce qui compte, c’est que tout le monde sur Terre pense qu’Alphabet ne peut pas tomber et est prêt à payer n’importe quel prix pour détenir des actions de cette entreprise.
Et est-ce que quelqu’un pense-t-il qu’Apple, Amazon, ou Meta, ne continueront pas à dominer les smartphones, la vente en ligne, l’informatique et les médias sociaux ?
Bien que la lenteur des ventes d’Apple en Chine reste une source d’inquiétude, les trois entreprises ont enregistré de bons résultats. Meta a progressé de 16 % après avoir annoncé le versement de son tout premier dividende en numéraire. La hausse s’est accentuée au cours de la nuit… et le titre a ouvert en hausse de 20 % le lendemain !
L’action Meta a gagné plus de 400 % depuis novembre 2022.
Encore une fois, tout le monde est d’accord pour dire que ces actions ne peuvent pas perdre.
D’ici là, les traders à la petite semaine et les abonnés au rapport Ferris auront gagné beaucoup d’argent en se préparant à l’inévitable déclin.
Alors je n’ai aucune idée si la “spirale de la mort” de l’endettement prédit par Taleb écrasera le marché boursier… ou si c’est la méga-bulle des actions boursière actuelle qui éclatera avant…
Mais il faut s’y préparer, car le déclin est inévitable.
Pour cela, il est possible de naviguer à travers ces événements en pensant à l’approche détournée et en regardant à l’opposé des géants de la Tech.
Les actions énergétiques ont en ce moment un potentiel de hausse gigantesque et peu d’investisseurs s’en rendent compte.
Un secteur en particulier est en plein boom : celui de l’uranium. Lors du dernier pic, en 2007, certaines actions ont grimpé de + 93’600 %, +101’900 %, et jusqu’à + 161’000 % !
Depuis, le secteur s’est rendormi… Mais après 15 ans de sommeil, le cycle se réveille à nouveau.
Et cela pourrait être une opportunité d’enrichissement colossale.
Car des forces très puissantes sont à l’œuvre pour faire décoller les cours…
Je vous donne tous les détails dans ce rapport exclusif.
Bon investissement,
Dan Ferris
Eagle Point, Oregon