Billet Dan Ferris du 09/11/2023

Chère lectrice, cher lecteur,

Le 25 octobre 2019, j’ai écrit sur l’entreprise d’espace de coworking WeWork.

À l’époque, tout semblait fonctionner à merveille pour elle.

La nouvelle venait de tomber que le conglomérat japonais SoftBank avait prévu d’investir plusieurs milliards dans l’entreprise.

Et dans le cadre de cette transaction, Adam Neumann, le cofondateur de WeWork, devait recevoir un gros chèque.

Mais pourtant, dans ce message, j’avais fait une promesse à contre-courant à mes lecteurs :

“Je continuerai à écrire sur WeWork jusqu’à ce qu’elle disparaisse et probablement bien après.”

Et bien, voilà où nous en sommes aujourd’hui…

WeWork a presque disparu.

Alors après 4 ans, je tiens ma promesse.

Je vais vous donner tous les détails de la disparition imminente de WeWork.

Et je vous dirai aussi ce que les investisseurs comme vous peuvent faire dans cette période sans précédent et contre nature que traversent les marchés financiers

 

Dans mon billet d’octobre 2019, j’ai soulevé un point important à propos de WeWork…

“WeWork est un exemple parfait de l’absurdité qui prévaut lorsque les investisseurs s’enthousiasment pour des entreprises risquées et horribles qui mettent le feu à l’argent.

C’est un point que j’aborde souvent avec mes abonnés à Stratégie Haut Rendement, car ils payent pour recevoir mes meilleures recommandations en bourse, mais également pour savoir ce qu’il faut éviter.”

Et en tant qu’investisseurs, nous avons dû éviter de nombreux pièges ces dernières années.

Le dénouement de la plus grosse méga-bulle de l’histoire s’accélère.

La société d’intelligence économique S&P Global a récemment indiqué que 516 entreprises américaines avaient fait faillite depuis le début de l’année 2023 (au 30 septembre).

Ce chiffre est comparable à celui des trois premiers trimestres de 2020, au cours desquels 518 entreprises américaines avaient déjà fait faillite.

Cela veut dire qu’aujourd’hui, en ce qui concerne les faillites, nous sommes proches des pires chiffres vus pendant “l’arrêt de l’ensemble de l’économie mondiale”.

Il s’agit du nombre le plus élevé de faillites aux États-Unis au cours des trois premiers trimestres depuis 2010.

Et il faut se rappeler qu’à l’époque, la crise de 2008 (la plus grande crise financière depuis la Grande Dépression) était encore en train de faire souffrir l’économie (pour rappel, cette année-là, 657 entreprises avaient fait faillite au cours des trois premiers trimestres… et l’année 2010 s’était achevée avec 827 faillites).

Parmi les 516 faillites de 2023, il y a au moins 17 grandes entreprises ayant un passif de plus d’un milliard de dollars.

On peut citer SmileDirectClub (une entreprise de redressement des dents), Yellow (une société de transport routier vieille de 99 ans), Bed Bath & Beyond (un détaillant d’articles ménagers), ou SVB Financial (une banque basée dans la Silicon Valley)

 

Les taux d’intérêt les plus bas de l’Histoire ont conduit à maintenir ces entreprises artificiellement à flot…

Dans son dernier rapport, S&P Global a cité la politique de taux d’intérêt “plus élevés pour plus longtemps” de la Réserve fédérale comme un facteur aggravant les pressions économiques.

En d’autres termes, beaucoup d’entreprises ne peuvent pas supporter des taux d’intérêt normaux.

Et WeWork en fait partie.

Pour rappel, il s’agit d’une entreprise de coworking.

Cela signifie simplement qu’elle loue des bâtiments coûteux dans les grandes villes pour des durées de 10 ans, ou plus.

Ensuite, elle loue des bureaux dans ces bâtiments pour des durées courtes (à partir d’un mois), principalement à des startups et à des particuliers.

Neumann et ses partenaires ont fondé l’entreprise en 2010. C’était seulement deux ans après que la Fed ait ramené les taux à zéro.

Les prêts et les baux immobiliers dépendent des taux d’intérêt. Et des taux bas peuvent sembler justifier l’achat, ou la location, de biens immobiliers à des prix exorbitants.

WeWork a pu grandir grâce à cet environnement anormal.

Mais sans ces taux extrêmement bas, il aurait été beaucoup plus difficile de convaincre un prêteur, ou un propriétaire d’immeuble, qu’il pouvait payer des baux coûteux à long terme en offrant des espaces de location de bureaux à court terme (et généralement temporaires) à un groupe de startups et d’entrepreneurs solitaires.

 

Cela nous amène aux derniers développements concernant WeWork…

À ses débuts, l’entreprise offrait une atmosphère agréable, avec de la bière gratuite et de beaux meubles. C’était une entreprise cool, avec un cofondateur tout aussi cool en la personne de Neumann…

Dans le passé, Neumann a déclaré avec charisme qu’il aspirait à devenir le premier trillionnaire du monde, ou son président (oui, le président du monde entier).

Et je dois admettre qu’au début… j’aimais bien le mojo de Neumann.

Qui n’aime pas un type qui a de grands rêves, qui attire beaucoup d’argent, qui bénéficie d’une couverture médiatique abondante et qui exprime ensuite son désir de tout dominer, à commencer par son empire immobilier ?

Neumann était comme une version jeune et moderne de Donald Trump. Sa version était juste actualisée, avec plus de cheveux et des valeurs modernes.

Le style de Neumann est évident quand on lit les documents déposés par WeWork en 2019 auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, lorsque la société prévoyait d’entrer en bourse.

En lettres capitales, le document commence par :

“NOUS DÉDIONS CECI À NOTRE ÉNERGIE COLLECTIVE, PLUS GRANDE QUE CHACUN D’ENTRE NOUS, MAIS À L’INTÉRIEUR DE CHACUN D’ENTRE NOUS.”

Quelques pages plus loin, l’énoncé de la mission de WeWork contient ce joyau :

“Notre mission est d’élever la conscience du monde.”

Je parie que vous n’avez jamais entendu un cofondateur d’entreprise parler ainsi !

Bon, après le départ de Neumann, WeWork a remplacé leur déclaration par quelque chose de moins “éthéré”.

Mais l’excentricité extrême d’un homme d’affaires accompagne très bien le storytelling autour du succès et de la croissance – et, en fin de compte, de la rentabilité – de son entreprise.

Cela donne l’impression que l’excentricité est une sorte de magie.

L’histoire de l’homme “bizarre” qui gagne beaucoup d’argent pour lui et ses investisseurs tout en gérant une entreprise merveilleuse est une belle histoire. Nous l’avons entendue à maintes reprises au fil des ans, avec Warren Buffett, Steve Jobs, Jeff Bezos, Elon Musk…

Mais si vous mettez le feu à des milliards de dollars de capitaux d’investisseurs, alors toutes ces bizarreries se transforment en drapeaux rouges.

 

Neumann a été un désastre en tant qu’homme d’affaires…

La pandémie de Covid-19 a accéléré la migration vers le travail à domicile. Et ce changement a nui à l’activité principale de WeWork.

Mais on ne peut pas imputer l’échec de l’entreprise à ce seul mouvement…

Après tout, l’entreprise a enregistré des pertes d’exploitation tout au long de ses 13 années d’existence. Depuis sa création en 2010 jusqu’à juin dernier, ses pertes d’exploitation se sont élevées à environ 16 milliards de dollars.

Pour autant que l’on puisse en juger, l’entreprise n’a jamais été viable.

Et pourtant, comme l’a rapporté le Wall Street Journal :

“Le logo de WeWork est apparu sur les bâtiments de plus de 100 villes, de Pékin à São Paulo. L’entreprise est devenue le plus grand locataire privé à New York et à Londres, et elle a construit suffisamment de bureaux pour la population de Baltimore.”

WeWork a atteint son apogée au début de l’année 2019, lorsque SoftBank a accordé à Neumann un financement de plus de 10 milliards de dollars.

Cette opération a fait passer la valorisation de WeWork de 17 milliards de dollars à 47 milliards de dollars.

Ce chiffre a toujours été absurde… et il a commencé à chuter dès cette année-là.

En novembre 2019, la valorisation de WeWork avait déjà plongé à moins de 5 milliards de dollars.

Oui, elle avait baissé de près de 90 % en une dizaine de mois. Et cela s’est produit avant même l’entrée en bourse.

Deux ans plus tard, le 21 octobre 2021, WeWork est finalement entrée en bourse avec l’aide d’une société d’acquisition à but spécifique (SPAC).

Je n’arrive pas à croire qu’elle en soit arrivée là. Et je doute qu’elle aurait pu s’introduire en bourse sans l’énorme boom des SPAC en 2020 et 2021 – un signe classique d’un sommet de méga-bulle

Si la Fed n’avait pas poussé les taux à zéro en réponse à l’arrêt de l’économie mondiale lié à la pandémie, WeWork serait probablement partie en faillite beaucoup plus tôt.

Les efforts massifs de relance de la Fed et du gouvernement ont contribué à faire ce que font toutes les bulles…

Ils ont enflammé beaucoup plus de capitaux d’investisseurs. WeWork a été un four qui a brûlé des liquidités.

En d’autres termes, les sauvetages ont amplifié les pertes, ce qui a puni les masses encore davantage : WeWork, l’une des pires bouses du marché boursier, a perdu plus de 99 % depuis son introduction en bourse.

En revanche, certains autres secteurs sont en train de devenir de plus en plus rentables. C’est le cas en particulier des matières premières énergétiques.

Le prix de certaines ressources stratégiques explose depuis plusieurs mois et l’une d’entre elles pourrait devenir indispensable au monde de demain.

Je vous explique ICI comment en profiter pour viser des rendements exponentiels.

 

Selon le Wall Street Journal, WeWork pourrait déposer son bilan d’une semaine à l’autre…

Le dernier bilan de la société fait état d’un passif total de 18,7 milliards de dollars. Ce chiffre comprend 13,3 milliards de dollars d’obligations de location à long terme et 2,9 milliards de dollars de dettes à long terme.

Depuis la création de WeWork, les investisseurs ont investi près de 30 milliards de dollars dans l’entreprise (dont la plupart sont déjà partis en fumée).

Trois membres du conseil d’administration de WeWork ont démissionné en août. Et ils ont été remplacés par quatre nouveaux administrateurs expérimentés dans les opérations de restructuration complexes.

WeWork a manqué un paiement d’intérêts le 2 octobre. Cela a déclenché un délai de grâce de 30 jours. Puis la société a indiqué que les détenteurs d’obligations lui accordaient encore sept jours supplémentaires…

L’horloge tourne

Après ce délai supplémentaire, selon la patience des détenteurs d’obligations, WeWork devra tôt ou tard :

  • soit payer
  • soit se placer sous la protection de la loi sur les faillites

 

Bien entendu, comme je l’ai indiqué plus haut, WeWork ne sera pas la seule entreprise à faire faillite cette année…

 

Vous vous demandez peut-être pourquoi je reviens sur tous ces sujets, encore et encore…

C’est simple…

Nous vivons un moment sans précédent dans l’histoire financière.

Nous venons de vivre 40 années de baisse des taux, suivies de plus d’une décennie de taux zéro.

Cette période a déformé l’ensemble de notre monde et l’a rendu méconnaissable.

Aujourd’hui, les taux reviennent à un niveau normal après que la Fed les a relevés au rythme le plus rapide depuis 1980.

C’est comme si nous revenions sur la terre ferme après avoir navigué dans l’océan sur un petit bateau pendant quelques semaines.

Nous avons été ballottés. Et pendant un certain temps, nous ne pouvons pas garder notre équilibre.

Des entreprises comme WeWork sont tellement symptomatiques de cette époque que je continuerai à les suivre à chaque étape, jusqu’à leur échec ultime et inévitable.

En ce qui concerne WeWork, c’est une promesse que j’ai faite il y a quatre ans. Aujourd’hui, il semble que la mort de l’entreprise pourrait survenir dans quelques semaines…

Malheureusement, ce n’est pas la fin de la saga de cette méga-bulle.

En raison de la tournure sans précédent et artificielle des événements sur le marché, je doute que de nombreux investisseurs soient prêts pour la suite.

Je ne peux pas le prédire.

Mais comprendre à quel point la période actuelle est différente des quatre dernières décennies est un bon début pour nous aider à nous préparer à ce qui nous attend.

Cette préparation nous aidera à préserver et à accroître notre patrimoine, quel que soit l’avenir.

Et pour vous aider, je vous livre ICI une stratégie 100 % inédite qui pourrait vous faire gagner jusqu’à 161’000 %...

Bon investissement,

Dan Ferris

Eagle Point, Oregon

 

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anne-marie
anne-marie
5 mois il y a

votre histoire confirme ce que le roi Salomon a dit en Proverbes 18:12 à savoir « l’orgueil dans le coeur de l’homme le conduit au désastre, l’humilité le conduit à la gloire. »