Chère lectrice, cher lecteur,
Vous conviendrez certainement que Warren Buffett fait partie des investisseurs les plus intelligents qui aient jamais existé…
Depuis qu’il a pris la direction générale de Berkshire Hathaway en 1965, et jusqu’à la fin de 2023, les actions de l’entreprise ont enregistré un rendement composé de + 19,8 % par an.
(C’est presque le double du rendement du S&P 500 sur la même période, soit 10,2 % par an).
Si vous aviez investi 10’000 dollars à ce taux pendant aussi longtemps, vous vous retrouveriez avec plus de 355 millions de dollars.
Et que fait Warren Buffett ces derniers temps ?
Il vend.
On peut même dire qu’il se débarrasse de ses actions de façon massive.
Et à la place, il garde des liquidités et il achète des bons du Trésor américain, avec un rendement de seulement 5 %…
D’ailleurs, la part de liquidités dans son bilan n’a jamais été aussi élevée, avec un solde de 573,2 milliards de dollars.
Pour rappel, fin 2017, elle n’était que de 328,9 milliards de dollars.
Ce qui veut dire qu’elle a augmenté de + 75 % en moins de 7 ans.
Alors même que le rendement des liquidités est moins bon que celui des actions…
Concrètement, cela veut dire qu’il préfère gagner moins, mais sécuriser son capital, plutôt que de rester investi dans des actions.
Et si nous regardons de plus près ce qu’il a vendu, nous voyons une énorme surprise…
Ce n’était même plus une action, c’était devenu la troisième activité de Berkshire…
Buffett n’a pas seulement aimé l’action Apple.
Il l’a adorée.
En 2020, il déclarait à CNBC :
“Je ne considère pas Apple comme une action. Je la considère comme notre troisième activité. C’est probablement la meilleure entreprise que je connaisse au monde.”
Apple était la plus grande position en actions de Berkshire, avec plus d’un milliard de titres détenus en 2018.
Mais en décembre dernier, ce chiffre est tombé à environ 900 millions d’actions.
Fin mars, 789 millions.
Et fin juin, seulement… 395 millions.
Cela représente donc une réduction de 60 % de son plus gros investissement en actions, en moins d’un an.
Il y a de quoi être surpris !
D’autant que Buffett a souvent déclaré que sa période de détention préférée pour un investissement était éternelle.
Parce que si l’entreprise qu’il détient continue de générer des rendements élevés sur le capital, alors la valeur de son investissement ne fera qu’augmenter à long terme.
Dans un tel contexte, il n’y a donc aucune raison de vendre, puisqu’il lui suffit de conserver sa position pour accumuler des rendements élevés au fil du temps !
Et en plus, Buffett trouvait excellente la façon dont Apple faisait son travail – l’allocation de capital – pour lui.
Voici ce qu’il écrivait dans sa lettre aux actionnaires de Berkshire en 2020 :
“L’investissement de Berkshire dans Apple illustre de manière frappante le pouvoir des rachats d’actions :
Nous avons commencé à acheter des actions Apple fin 2016 et, lorsque nous avons terminé nos achats à la mi-2018, nous possédions un peu plus d’un milliard d’actions, ce qui représentait 5,2 % d’Apple.
Depuis lors, nous avons bénéficié de dividendes réguliers, d’environ 775 millions de dollars par an en moyenne, et en 2020, nous avons également empoché 11 milliards de dollars supplémentaires en vendant une petite partie de notre position.
Mais malgré cette vente, Berkshire détient désormais 5,4 % d’Apple. Cette augmentation ne nous a coûté rien, car Apple a continuellement racheté ses propres actions, réduisant ainsi considérablement le nombre d’actions en circulation.”
En lisant cela, on ne pouvait vraiment pas imaginer qu’il les vendrait un jour.
Et pourtant, il l’a fait…
Plus récemment, Berkshire a aussi commencé à réduire sa position dans Bank of America…
Buffett a souvent chanté les louanges du président-directeur général de Bank of America, Brian Moynihan.
Je l’ai également entendu faire l’éloge du secteur bancaire en général à de nombreuses reprises au fil des ans, notamment lors de quelques réunions d’actionnaires de Berkshire Hathaway.
Pourtant, cela ne l’a pas empêché de vendre environ 10 % de ses actions.
Sa position est récemment passée d’un peu plus d’un milliard d’actions à environ 900 millions.
Et je suis prêt à parier que ce mouvement de vente pourrait bien continuer dans les mois à venir…
Alors résumons.
Au global, la valeur des actions du bilan de Berkshire a diminué de près de 20 % en 6 mois (du 31 décembre 2023 au 30 juin 2024).
Et dans le même temps, sa position en bons du Trésor américains a augmenté de 81 %.
Il semble donc clair qu’il cherche à réduire son risque et à générer des sources de revenus sûres en obligations.
L’objectif de cette stratégie pourrait être de maintenir la valeur de son capital en cas de marché baissier prononcé, ou d’autre environnement chaotique.
Quand vous voyez cela, vous pouvez vous dire : “Ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour prendre de gros risques sur les marchés financiers, avec des paris hasardeux et spéculatifs…”
La méga-bulle grossit, grossit, grossit…
Je l’ai souvent écrit dans mes billets : nous sommes probablement dans la plus grande méga-bulle financière de toute l’histoire.
Tous ceux qui connaissent ce genre de méga-bulle peuvent sembler extrêmement “vieux jeu” pour les jeunes investisseurs pressés de s’enrichir avec les dernières tendances à la mode.
Notre respectable Warren Buffett, lui, ne s’occupe pas des modes.
Et en ce moment, il accumule des liquidités et des bons du Trésor.
J’espère me tromper… mais je crains que nous serons bientôt les témoins de l’explosion d’une bulle d’anthologie.
Alors, préparez-vous.
Pour cela, vous pouvez garder des liquidités, ou acheter des obligations à court terme…
Vous pouvez aussi investir une partie de votre patrimoine dans des actifs qui gagnent de l’argent quelle que soit la direction des marchés financiers.
Pendant plus de 200 ans, ce genre d’investissement était réservé à une toute petite élite financière.
Mais aujourd’hui, le grand public y a accès, et c’est pour cela qu’on le surnomme “Le meilleur business du monde”.
Vous pouvez le découvrir (et investir dedans) en cliquant juste ICI.
Bon investissement,
Dan Ferris
Eagle Point, Oregon
Bonjour madame, bonjour monsieur ! Je partage votre analyse !
Nous naviguons dans une période d’incertitude sans premier ministre (et celui qui sera élu ne fera pas l’unanimité…)
Et la bourse a horreur de cet état des choses, c’est reconnu.
Quant au déficit il ne cesse de croître, et la nomination d’un nouveau premier ministre, quel qu’il soit sera loin de plaire à tout le monde. N’oublions pas non plus que septembre et octobre sont assez souvent des mois de krach (la rentrée risque d’être chaude).
Néanmoins je pense que des valeurs très solides (Air liquide, Essilor, voire Sanofi ou Orange) pourraient être acquises sur fort repli.
Je crois que je me suis désabonné par erreur de votre lettre hier : eh bien n’en tenez pas compte. Il faut dire que je suis noyé par le très grand nombre de messages que je reçois notamment des sites de santé.