Chère lectrice, cher lecteur,
Les machines prennent le pouvoir…
C’est du moins ce que j’ai ressenti lorsque j’ai vu que la valeur des centres de données en cours de construction aux États-Unis dépasse désormais la valeur des immeubles de bureaux en cours de construction.
Et il faut bien mesurer les conséquences qui se cachent derrière une telle information…
Les immeubles de bureaux sont – ou du moins étaient – remplis de monde.
De plus, ils contiennent beaucoup d’outils techniques (ordinateurs, imprimantes…), du mobilier, ainsi qu’un grand nombre de personnes pour les entretenir et les faire fonctionner.
Donc les bureaux rassemblent les gens.
Les centres de données, eux, ne sont pas construits pour les gens.
Ce sont juste des hangars sophistiqués où des machines sont empilées les unes sur les autres…
Avec juste assez d’espace pour qu’un humain puisse se faufiler entre les serveurs lorsque cela est nécessaire.
Ces bâtiments fonctionnent jour et nuit sans intervention humaine directe sur place.
Pas de pause cigarette.
Pas de plaintes concernant les salaires.
Pas de vacances, ni de congés pour aller chez le médecin.
Et y a-t-il un doute sur le fait que cette tendance va se poursuivre ?
Pas dans mon esprit.
Au contraire.
Dans le futur, je m’attends à voir apparaître toute une série de produits et de services que je ne peux pas encore imaginer, tous alimentés par des IA de plus en plus performantes…
Et qui utiliseront de plus en plus ces piles de serveurs stockés dans d’immenses centres de données.
Cela ne signifie pas pour autant qu’investir dans la construction de ces centres de données soit une bonne décision commerciale…
C’est même probablement une très mauvaise affaire.
Dans un récent (et excellent) article publié sur Substack, Mike Green, de Simplify Asset Management, a rappelé les investissements colossaux réalisés dans les câbles à fibre optique lors du boom d’Internet.
Entre 2000 et 2022, l’utilisation d’Internet a été multipliée par 1’000…
Mais dans le même temps, les revenus des services de télécommunications (ce que vous gagniez en possédant les câbles) ont été réduits de moitié.
Voilà une chose intéressante…
En fait, c’est ce qui se passe lorsqu’un nouvel investissement massif en capital fait que l’offre dépasse la demande.
Certaines estimations réalisées au plus fort de la crise des dot-com indiquaient que 90 % des câbles à fibre optique installés pour permettre l’accès à Internet étaient encore inutilisés en 2002.
Et bien sûr, les plus grandes entreprises qui ont posé tous ces câbles à l’époque, comme Global Crossing, ou WorldCom, ont fait faillite…
Nous avons également vu cette situation bien avant le boom d’Internet.
Après la guerre civile américaine, les compagnies ferroviaires ont posé 35’000 miles de voies ferrées aux USA.
La première ligne transcontinentale a été achevée en 1869, puis des centaines d’autres ont suivi.
Mais à partir de 1873, ce fut la panique car la plupart de ces lignes n’atteignaient pas un niveau suffisant de rentabilité.
Et 89 des 364 compagnies ferroviaires ont fait faillite.
(En ruinant au passage de nombreux investisseurs…)
Pourtant, la construction de tous ces chemins de fer a bien relié tout le pays, comme l’avaient prédit les visionnaires.
Et ils ont permis de répartir la richesse à travers les États-Unis en transportant des matériaux de construction, des biens de consommation et, bien sûr, des millions de personnes venues s’installer dans de nouvelles régions auparavant isolées.
On peut s’attendre à ce que les centres de données connaissent le même sort…
En ce moment, d’énormes capitaux sont investis dans l’augmentation de la capacité des centres de données.
Les entreprises craignent d’être laissées pour compte dans la course à la suprématie en matière d’IA.
Alors elles investissent et s’endettent massivement.
J’ai vu des projections allant de 375 à 500 milliards de dollars pour la construction de nouveaux centres de données l’année prochaine !
Mais si les constructeurs de ces bâtiments suivent la voie des chemins de fer, ou des entreprises de services de télécommunications d’Internet – et pourquoi ne le feraient-ils pas ? –, alors la plupart d’entre eux seront anéantis dans les prochaines années…
À terme, je pense que les revenus générés par ces centres de données vont baisser, tout comme les revenus des services de télécommunications ont chuté, alors même que l’utilisation d’Internet explosait.
Les investisseurs qui misent sur ces constructeurs seront donc probablement déçus…
Et pourtant, tout comme les chemins de fer et Internet, il est certain que l’IA va transformer nos vies de manière inimaginable…
Je ne pouvais pas prédire à l’avance comment Internet allait changer ma vie.
Mais j’ai exploité ses possibilités dès qu’elles se sont présentées.
J’ai notamment rencontré ma femme en ligne et déménagé sur la côte ouest pour l’épouser.
Il en va de même pour l’IA.
À l’heure actuelle, cette technologie n’en est qu’à ses débuts.
Je ne sais pas comment elle va changer ma vie, ni la vôtre.
Mais cela n’a aucune importance…
Car en tant qu’investisseurs, l’histoire nous a appris qu’il n’est pas nécessaire de le savoir.
Il suffit de se fier au vieil adage : « les pionniers reçoivent les flèches, ceux qui les suivent reçoivent l’or ».
Donc peu importe quelle entreprise gagnera la course aux centres de données…
Pour faire partie de ceux qui vont recevoir de l’or, vous devez juste investir dans le besoin fondamental que tous ces centres de données ont en commun :
L’énergie.
L’ère de l’IA va demander une énergie quasi illimitée pour se développer.
Et c’est LÀ que vous devriez investir pour devenir riche.
Bon investissement,
Dan Ferris
Medford, Oregon