Chère lectrice, cher lecteur,
Les ménages américains sont plus que jamais “amoureux des actions”.
Regardez, selon les données publiées de la Réserve fédérale (FED), même quand on était au sommet de la bulle Internet – le moment le plus cher de toute l’histoire des marchés boursiers – les gens ne possédaient pas autant de titres dans leurs portefeuilles qu’en ce moment :
Les actions (Equity) représentent désormais 48 % des actifs financiers des particuliers.
C’est leur niveau le plus haut niveau depuis 24 ans (il est équivalent à celui du premier trimestre 2000…)
Et il y a encore plus intéressant…
Les investisseurs parient également fortement sur les marchés à terme…
En consultant les données de la Commodity Futures Trading Commission, on apprend que les particuliers achètent plus de de contrats à terme sur les grands indices (S&P 500, Nasdaq, ou Dow Jones) qu’ils n’en ont jamais acheté depuis les années 1980.
En clair : ils sont tellement sûrs de détenir une main gagnante avec ces contrats à terme qu’ils ont fait “All-in” dessus.
(Ils ont poussé tous leurs jetons au centre de la table, comme au poker).
Les contrats à terme sont par nature des paris à effet de levier, ne nécessitant qu’un petit dépôt par rapport à la valeur de chaque contrat.
Cela ressemble un peu à la façon dont les gens achetaient des actions sur marge à la fin des années 1920 – juste avant que tout ne s’effondre, ouvrant la voie à la Grande Dépression…
(Ce n’est pas une prédiction. Ce n’est même pas un avertissement. C’est juste un mauvais pressentiment…)
Et quand on regarde ces chiffres en détail, on voit que les investisseurs se précipitent spécialement sur les actions ayant la dynamique de hausse la plus élevée (c’est-à-dire celles qui ont des niveaux comparables aux pics qui ont précédé le krach de la bulle internet en 2001, ou celui de la crise des subprimes en 2008).
Les gens semblent donc persuadés que ce qui a déjà beaucoup augmenté augmentera encore davantage.
Pourtant, ce genre d’hyper confiance dans des résultats boursiers fulgurants a tendance à se produire lorsque les actions se révèlent être, a posteriori, les investissements les moins performants…
Mes lecteurs réguliers savent que je pense que nous assistons à la plus grande méga bulle financière de l’Histoire.
Et si je me base sur le ratio cours/bénéfice, je peux même ajouter que les actions en ce moment n’ont jamais été aussi chères que lors des pics des trois méga bulles précédentes (1929, 1999 et 2021…)
Mais je sais que mes avertissements n’auront aucun impact tant que les cours resteront orientés à la hausse…
C’est la nature humaine.
Lorsque les gens sont certains d’avoir raison, ils ne sont pas intéressés à entendre un point de vue divergent…
Pourtant, c’est précisément à ce moment qu’ils en auraient le plus besoin.
Mais il n’y a tout simplement aucun moyen de faire ressentir à la masse un sentiment d’urgence face à un risque qu’elle ne voit pas.
Je me contente donc d’être la seule voix qui crie dans le désert, en surveillant les gros nuages noirs qui se profilent à l’horizon, même si certains d’entre eux n’arriveront peut-être jamais…
Le problème, c’est que lorsqu’ils arrivent, ils sont si rapides et si violents que tout le monde aurait aimé y avoir réfléchi avant.
Mais vous, êtes-vous préoccupé par la perspective d’une correction extrême des marchés financiers ?
Dans ce cas, voici deux choses que vous pouvez faire dès maintenant pour vous préparer…
#1 : assurez-vous de détenir suffisamment de liquidités…
Le montant dépend de vous, mais il semble qu’un niveau égal à au moins 20 % de votre portefeuille d’actions serait un bon point de départ.
Les liquidités remplissent une double fonction :
- leur valeur ne diminuera pas si les actions chutent de façon brutale
- cela vous donne une option pour saisir des opportunités futures que vous pourrez trouver
Tout le monde a tendance à détester les liquidités qui dorment… juste avant d’en avoir le plus besoin.
Gardez en tête que ce n’est pas quand les actions chuteront de 20 % ou plus, qu’il faudra penser à lever des liquidités.
À ce moment-là, les gens qui ne se seront pas préparés commenceront à paniquer et à vendre comme des fous aux gens plus calmes et mieux préparés qui auront renoncé à un peu de rendement dans l’hyper phase haussière afin de pouvoir profiter de meilleurs prix pendant l’inévitable baisse…
#2 : détenez des métaux précieux…
L’or et l’argent ont déjà connu une forte progression ces derniers temps, mais cela ne signifie pas que vous devez vous en détourner si vous n’en possédez pas encore.
Je n’affirme pas non plus que l’or augmentera forcément si les cours boursiers chutent.
Mais je pense simplement que vous devriez davantage diversifier vos actifs sur des réserves de valeur solides dès maintenant, pour éviter d’être trop fortement pondéré sur des actifs purement financiers comme les actions…
Encore une fois, je me rends compte que parler des dangers des marchés qui me semblent trop chers ressemble à une prédiction de marché baissier.
Pourtant, ce n’est pas le cas.
Mais l’histoire nous montre juste que plus un marché déjà surévalué monte, plus il a de chance de corriger fortement lorsqu’il finit par se retourner.
Regardez, les périodes de hausse extrême se sont toutes terminées par des marchés baissiers brutaux :
Pour éviter d’investir dans des actions surévaluées, vous devez penser et agir différemment…
Dans le film Divergent de 2014, les personnes qui n’appartiennent pas à l’une des classes approuvées par la société sont qualifiées de divergentes et considérées comme une menace pour l’ordre social existant.
Sur le marché boursier, ces âmes divergentes sont appelées “investisseurs de valeur”, et leurs analyses ont pour la plupart disparu des écrans depuis un bon moment.
(C’est une bonne nouvelle pour moi, car cela me fait moins de concurrence !)
Attention, je ne vous dirais jamais de ne pas acheter d’actions du tout, ni de vendre toutes celles que vous possédez.
Investir ne fonctionne pas comme ça.
En revanche, je suis convaincu que vous devez sélectionner avec précaution les entreprises dans lesquelles vous investissez aujourd’hui, en recherchant celles qui ont des fondamentaux solides et des ratios de valorisation acceptables.
Vous pouvez vous intéresser par exemple à certains secteurs peu “sexy” en apparence, mais qui sont pourtant parmi les plus résilients dans un contexte de marché chaotique.
Je peux citer, entre autres, celui de l’énergie, des assurances, de l’industrie pharmaceutique, de l’agro-alimentaire… ou encore de l’intelligence artificielle.
Bon investissement,
Dan Ferris
Eagle Point, Oregon